Du 3 juillet au 7 août 2019 : 36 jours, 9 767 kms, 12 pays….
6.8l de moyenne (597 litres de gazole), 16 bivouacs, 16 campings, 3 hôtels dont 2 à Burgas.
C’est notre 1° voyage en Trafic, nouvelle expérience, nouvelle façon de voyager…
Aménagé avec essentiellement de la récup, juste avant le départ, par Michel qui n’avait l’usage que de son bras gauche. Il est droitier, bien entendu. Et son assistante est gauchère et gauche…pas facile tous les jours ! Mais le résultat fut au-delà de nos espérances, un confort incomparable avec le Toy. Le Trafic n’est pas un 4x4 mais heureusement, il a un bouton magique qui m’a bien rendu service, même si le GPS n’acceptait en théorie pas les chemins de terre. Il n’a pas encore de surnom, j’ai tenté Titi le Rémouleur, ça n’a pas eu l’air de plaire. Camion, je trouve ça prétentieux, camionnette, fourgon et les jeunes disent van. Mais ce n’est pas un Volkswagen, tout de même !
Pourquoi cette balade ? Pour convoyer le vélo de David au départ de la course de vélo TCR Burgas – Brest. Donc, on vise la Bulgarie, mais Michel décrète que la Bulgarie ne le tente pas, alors que j’ai préparé 14 millions de POI dans ce pays. Ok, qu’à cela ne tienne, j’organise Slovaquie Hongrie etc. Ce fut très présomptueux, mais au moins, c’est fait, on sait où on ne retournera pas. Ce fut très rapide, mais on n’a pas pu partir plus longtemps, entre l’intervention chirurgicale et la ligne de départ à Burgas.
Et après le départ de la course ?
Comment vous dire ? Nous nous étions, très volontiers, engagé à suivre David dans sa quête des 4000 kms, pour pouvoir intervenir rapidement en cas de besoin de rapatriement en urgence vers son nouveau rôle de père. Donc, nous l’avons suivi. Je croyais pouvoir même le précéder. Eh bien, non… ça paraît ridicule comme ça ; incapable de suivre un vélo ? Vélo de route versus Trafic ? Sauf que le vélo, lui, ne s’arrêtait que 5h maximum par 24h. Nous, au minimum, 14 ou 15. Oui, nous, on dort et on mange ! Ce retour fut donc un sacré challenge pour nous. Je crois que pour David également, mais c’est une autre histoire. Il ne le sait peut-être pas, mais nous avons évité certains de ses détours…
Michel ne pouvant pas conduire, j’ai avalé les kms en tous genres. Il a découvert les joies du passager, mais finalement, ce n’était pas mal comme répartition des rôles car il pouvait jongler avec le GPS, entre mes POI et les traces de David. Pas toujours simple, surtout quand le téléphone - GPS tombe en rade.
Pour la 1° fois, nous sommes partis sans carte papier : « ça ne sert à rien, j’ai tout ce qu’il faut avec OZI ». Conclusion : je ne sais pas par où nous sommes passés. D’autant moins que, conduisant, je ne pouvais pas prendre beaucoup de notes au fur et à mesure, et le soir, après la recherche du point de chute, le repas, les moustiques éventuels, DODO !
Assez de blabla, place aux kilomètres !
France – 2 nuits (1 bivouac et 1 camping).
Visite de la chapelle de Ronchamp construite par Le Corbusier, complétée par Renzo Piano en 2005. Lieu hors du temps, la 1° église de notre circuit qui va en compter vraiment beaucoup, mais Michel ne le sait pas encore ! Cet endroit vaut vraiment le détour. Merci Francis (Euro6). On fait un essai de tarp déguisé en auvent ; belle rigolade car une fois installé, aucune ombre vu la position du soleil, on apprend la dure vie de camping-cariste.
Allemagne – 3 nuits (3 campings).
Changement notable immédiat : les villages se traversent à 30 km/h… Embouteillages autour du Bodensee, pourtant, on sait qu’il faut éviter cette zone ! Les chemins sont tous ornés de B0, impossible de s’arrêter facilement. Ca aussi, on le sait. Pendant que la France est assaillie par la canicule, ici il pleut. Pas de chance, d’autant que les boulons posés sur le toit pour le tarp ne semblent pas étanches…
Füssen et ses châteaux fous, cohue, que faisons-nous là ? J’ai découvert un truc à faire, un super défi pour moi et non, je ne renoncerai pas. Nous allons vers Garmisch-Partenkirchen, à la High Line 179, à 114m au-dessus du sol. Ce « pont de type tibétain le plus long d’Europe » n’a plus de secret pour moi…je suis assez fière d’avoir vaincu mon vertige ! Garmisch est bondé, pour cause de rassemblement BMW 2019, il y a des motos partout, le camping de Mittenwald nous accueille contre 33.60€… Par contre, l’abbaye bénédictine d’Ettal nous plaît bien, baroque et rococo, une promenade dans le village d’Oberammergau réputé pour ses façades peintes. Au Kochelsee, nous ne trouvons un endroit pour déjeuner que sur un « passing place » d’une petite route isolée. Teggernsee, Chiemsee, ces lacs sont splendides et ténébreux sous la pluie.
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Autriche – 1 nuit (1 camping).
Achat de la vignette autoroute, nous ne prenons pas de vignette écologique pour notre Trafic Euro6 mais classé N1. Visite de Salzburg, sa cathédrale et la vieille ville puis Mondsee et sa basilique noire, promenade dans Bad Ischl mais la Villa de Sissi est fermée. Journée pluvieuse, pas plus de 13°C…
A Judenburg, j’ai une surprise pour Michel : le musée Steyr Puch. Un régal, scénographie simple mais beaucoup de véhicules de cette marque mythique, nous vous le recommandons vivement ! Attention, paiement en espèces.
Coup d’œil au château d’Eisenstadt, jaune et sans comparaison avec les fastes de Versailles !
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Ressenti personnel sur l’Allemagne et l’Autriche :
Ces pays nous semblent préfigurer le futur français, pour cause d’écolos bien-pensants. Tout est propre, bien léché, tout finit par se ressembler. La voiture est haïe, on ne peut stationner nulle part. Notre façon de voyager n’est pas compatible avec ces 2 pays, pas de chemins, les pistes cyclables ont pour conséquence qu’il est difficile de s’arrêter. La principale industrie de l’Autriche semble être la fabrication et l’installation de panneaux B0, partout, chemins, petites routes charmantes mais interdites… Les campings sont chers mais généralement, le prix est justifié par des infrastructures confortables (entre 22 et 33€).
Slovaquie – 5 nuits (3 campings et 2 bivouacs).
A la frontière, wifi gratuit et vignette autoroute dématérialisée pour 10€.
Tout d’abord, découverte du camping de Bratislava. Là, ça y est, on a franchi le Mur du bloc de l’Est…Il y a un poste de police à l’entrée mais finalement, les sanitaires sont corrects, par contre situé entre aéroport, 4 voies et chemin de fer. Qui a dit bucolique ?? Pourtant, il fait partie d’un grand parc très verdoyant et une pièce d’eau où nous observons des skieurs nautiques qui tournent au bout d’un câble.
Nous qui ne sommes pas très « ville », nous avons bien aimé Bratislava, cette charmante capitale vaut de la découvrir sur 2 jours. Nous y sommes restés une grosse demi-journée, ce qui est énorme pour nous ! Le château surplombe le Danube ; visite sympathique, belle exposition de meubles, globalement, c’est dépouillé et minimaliste.
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On s’éloigne vers l’Est, visite de Trvna (non, je n’ai pas oublié de voyelle) et son ancienne synagogue. La région est sans grand intérêt, agricole et industrieuse, HLM soviétiques. On se pose derrière un bloc qui nous semble abandonné, en fait non, mais le tracteur a la gentillesse de ne venir nous le signaler que le lendemain matin, ouf ! A Banska Stiavnica, on ne visite pas le calvaire jésuite à flanc de colline. Une promenade dans la vieille ville et les immeubles colorés de type austro-hongrois nous font penser à la Sardaigne.
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On attaque une longue série d’églises, en bois ou autres. Celle de Hronsek nous ravît, on déjeune tranquillement sur le parking ombragé, pas beaucoup de passage. Le principe se répétera dans la plupart des églises en bois : paiement pour la visite (entre 2 et 5€ par personne), éventuellement paiement supplémentaire pour avoir le droit de prendre des photos. Selon les endroits, quelqu’un est là, sinon il faut se débrouiller pour téléphoner en slovaque, en hongrois ou en roumain selon le cas…Des explications sur ces lieux ? Tout est bien organisé (classées au patrimoine mondial de l’UNESCO), des documents plastifiés ou un CD diffusé en fonction de votre langue. Les gardiens sont très contents lorsqu’ils arrivent à identifier votre langue natale !
Grimpette étroite pour Vlkolinec, hameau de montagne classé UNESCO, il reste 20 habitants sur place. C’est entretenu avec goût. L’église de Lestiny n’est pas ouverte, il pleut à nouveau, on ne trouve pas de coin à bivouac donc camping « Villa Betula » près du lac Liptovska Mara, immense lieu de vacances familiales comme on les aime…mais ce fut bien calme, 8°C seulement.
Nous visitons le château Oraviski Podzamok à Orava, malgré les nombreux touristes. Ce fut une belle découverte. Visite avec guide obligatoire, les horaires font que ce sera un guide en slovaque (sinon, il y a anglais ou russe je crois), 2 heures pour faire les 100m de dénivelé à l’intérieur du château. Là encore, scénographie simple, mais des figurants en costume et souriants, il y a même un trio de musiciens. Et des exemples d’instruments de torture…Je vous fais grâce de l’histoire, d’ailleurs la visite était en slovaque !
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Eglise en bois de Tvrdosin, magnifique retable en bois sculpté.
Pays très religieux, le Trafic emprunte un chemin (conseillé par le GPS) qui est en fait un chemin de croix entre 2 villages. Et un autre camping type bloc de l’Est, le Borova Sihot. Pour 12.20€, vous choisissez un coin de pré tranquille et les douches sont communes, comme en Islande ! Un festival folklorique est organisé à Kezmarok, nous n’y rentrons pas, un tour à pied autour des remparts, l’église en bois est fermée, Levoca et sa belle place centrale, vieux centre classé UNESCO. Et un restaurant en étage, bon et pas cher (environ 25€ pour 2), la table d’à côté est occupée par un couple de Français. Pourtant, on n’en croise pas beaucoup !
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Le château de Zehra Spisské Podhradie est très ruiné bien que fièrement dressé sur son éperon, et hop, une autre église en bois à Hervatov. La dame nous dit qu’on peut rester dormir sur le petit parking si on veut. Heureusement, une sortie du village se transforme en route à tracteurs et nous trouvons un coin de bivouac, protégés par un affut de chasse.
Notre dernière journée en Slovaquie nous mènera à la frontière polonaise loin au bout de ce petit pays tout en longueur. Pour Michel, une indigestion d’églises en bois, toutes différentes mais pas forcément faciles à trouver. Généralement au milieu des maisons, pas de parkings, pas de panneaux indicateurs ou si peu.
Svidnik, puis des tanks russo-allemands, l’histoire est prégnante, Ladominova et son beau retable. A Krajne Cernio, c’est l’heure de la messe, ils sont une dizaine à prier mais l’église est presque pleine, toute petite, nichée au fond d’une vallée dans un village qui s’enorgueillit également d’une pimpante église verte. Hunkovce est au bord de la route, avec un joli cimetière. A Korejovce, nous sommes à 3 km de la frontière polonaise, le nom du village est écrit en russe. A Vysny Komarnik, le carillon se déclenche à l’ouverture du portillon ? Mystère, il n’y a personne. Mirolà sera notre dernière église slovaque, on file sur Kosice et la frontière hongroise. Région de collines, agricole, pas très riche, très calme, des villages ou des quartiers roms, malheureusement facilement identifiables.
Frontière Slovaquie – Hongrie par une petite route assez détériorée.
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Ressenti personnel sur la Slovaquie :
On change de monde, on passe clairement de l’autre côté du Mur. Mais ce sera bien pire après ! Contrastes, tout le temps, on retrouve une ambiance plus « méditerranéenne », décontraction, un peu sale, conduite plus libre, des grosses voitures rutilantes mais pas de ruines sur roues. Dans les sites touristiques, tout est payant, pas très cher. Et une absence incroyable de panneaux indicateurs ! Du wifi gratuit partout, au restaurant, au camping jusqu’à la voiture et non pas tassés sous l’auvent de la réception comme en France, le réseau routier est bon mais les immeubles d’habitation sont dégradés. Impression générale : plus développé que ce à quoi on s’attendait.
Contrastes, entre Bratislava et le reste, entre l’Ouest et l’Est, entre villes et campagnes. Un peu comme partout, en fait ! Plus on avance vers l’Est, plus on voit des restes de l’ère soviétique ; l’Urbex devrait exploser, il y a de quoi faire. Le réseau routier est globalement bon mais les routes de montagne sont pleines de trous. Très peu de touristes, essentiellement slovaques ou des pays environnants, ce qui est logique mais auxquels nous sommes peu habitués en Europe de l’Ouest (Polonais, Tchèques, Ukrainiens, Moldaves…).
Hongrie – 1 nuit (1 camping).
Pas de poste frontière, donc pas de change et pas d’achat de vignette autoroute. Nous sommes à l’Est de la Hongrie, nous n’y ferons que environ 200 kms, ce n’est donc pas bien grave. Le château de Fuser est tout blanc dressé sur son éperon, on trouve un camping à Bozsva. Si on comprend bien, ce sont des chalets à louer mais on nous laisse nous installer dans l’herbe, avec accès à un des chalets pour sanitaires et frigo et un bon dîner, le tout pour 30€. En prime, la table d’à côté est occupée par des pilotes de rallye sur Lada Fiat 124, peut-être avons-nous côtoyé des célébrités locales ? Nous sommes seuls en ce dimanche soir, 11°C au lever.
A Sarospatak, nous visitons le petit quartier construit par un architecte connu en Hongrie (Imre Makovecz, en 1972) puis le château dans un parc agrémenté de statues. Des petites routes cabossées dans la plaine agricole nous offrent une jolie surprise : un bac sur la Tisza ! Payant. En florins hongrois. Que nous n’avons pas, puisque nous ne faisons que traverser ce pays rapidement. Michel fait du change avec un autre passager, pour l’équivalent de 2€. Jolie promenade dans Nyiregyhaza, qui n’est plus si pauvre que dit le Routard de 2005. Ce guide, prêté par une amie, nous a permis de constater que, en 15 ans, la Slovaquie et la Hongrie ont évolué ! Effet U.E. sans doute…
Visite de la basilique « mineure » de Mariapocs, jaune et belle, imposante sur une grande place, tout est calme.
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A la recherche de campings du GPS qui n’existent plus (ou pas), nous découvrons Csenger. Et là, ça vaut le détour ! Vraiment ! Une église moderne incroyable, Le Corbusier peut aller se morfondre sur son béton, on a l’impression de basculer dans un autre monde. Un architecte original a sévi dans cette bourgade par ailleurs bien endormie, parsemant le centre de constructions modernes parmi les traditionnelles maisons cubes. Un pied de nez à la Roumanie très voisine ? En fait, vérifications faites, il s’agit du même architecte qu’à Sarospatak : Imre Makovecz. Je suis totalement fan !!! Et dire qu’il n’est pas prévu qu’on retourne en Hongrie…
Bref, on arrive à la frontière, route emplie de camions roumains, les alentours sont de plus en pauvres, des carrioles apparaissent, Csengersima en Hongrie / Petea en Roumanie.
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Ressenti personnel sur la Hongrie :
Nous n’en avons arpenté qu’une petite partie, à l’Est, montagneuse et bien plus pauvre que la Slovaquie et que l’idée qu’on se faisait de la Hongrie si fière. On ne croise plus ces belles voitures comme en Slovaquie et on voit des maisons de Kadar ou maisons cubes comme découvert sur internet. Je vous renvoie à cette page : https://maison-monde.com/cubes-hongrois-maisons-communisme-apres-guerre/
Encore un pays très contrasté, pas grand-chose de fait pour le tourisme dans cette région, pas facile de s’arrêter. Une seule nuit et ce fut camping. Beaucoup de panneaux de financement U.E.
Roumanie – 5 nuits (2 campings et 3 bivouacs).
Frontière en 20 minutes, achat de la vignette autoroute dématérialisée pour environ 6 euros.
Et c’est le choc. Tout de suite. C’est misérable. Des trous dans la route. Ambiance.
En contrepartie, des petites routes et des chemins adaptés à notre recherche de bivouacs. 1° essai vers un monastère, parking idyllique mais très apprécié des moustiques qui jusque-là, ne nous ont pas gênés. On repart même s’il est un peu tard (décalage d’1 heure en rentrant en Roumanie). Un autre chemin en hauteur nous permet de nous poser et d’apprécier la vue sur les collines environnantes. Ouf, on espère trouver enfin des bivouacs plus facilement que précédemment.
Notre premier POI roumain ? Le cimetière soit disant joyeux de Sapanta. Si si, vous le connaissez, celui avec les croix bleues et ornées de scènes de vie représentant les métiers des défunts.
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Mais l’envers du décor :
Et là, on a refusé de payer l’entrée d’un cimetière. Eh oui, on est Français et particulièrement râleurs !!
A Sighetu, grâce au blog de « Bébé-globetrotter », visite du mémorial des Victimes de Ceaucescu (1918/1989) ou cimetière des pauvres. Trop de monde à la prison qui se visite également, on passe notre tour, après avoir découvert un mémorial juif. Après un axe routier en fond de vallée très urbanisé, on choisit une route TRES étroite qui mène au monastère de Moisi, un bel endroit calme et accueillant avec…une vieille église en bois ! Bivouac sur le parking, en bénéficiant du wifi du monastère.
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Entre cols et vallées profondes, on quitte la région des Maramures pour descendre vers une plaine agricole, grand monastère de Nieula puis Cluj Napoca et ses monstrueux embouteillages, 5h de bonheur pour heureusement finir après 2 campings fantômes, à 20 km dans un grand camping ombragé et loin d’être surpeuplé (majoritairement des Hollandais) ; dommage qu’il soit au bord de la grand route. Dans notre équipement de base, il va falloir ajouter les bouchons d’oreilles.
Encore un site touristique, les gorges de Cheile Turzi, 8 leu (1.50€) pour une promenade de 1h30, un ou 2 passages un peu à flanc de ravin pour moi, mais pas désagréable. On roule jusque Sighisoara, le camping Villa Franca en haut d’une colline est petit mais dîner avec vue sur la ville que nous visitons le lendemain.
Je tente d’approcher la citadelle de Saschiz mais le Trafic n’est quand même pas fait pour du 4x4. Cette région est réputée pour ses églises fortifiées, mais un peu décevantes de notre point de vue, elles sont enclavées dans d’autres bâtiments et sont donc peu spectaculaires.
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Jusqu’à Prejmer ! Eglise fortifiée magnifique, avec ses 272 cellules qui forment le rempart. Enfin un bivouac sympa en forêt entre 2 chantiers de bûcherons. J’aperçois un ours ! Mais Michel me casse mon enthousiasme, lui voit un gros chien. Le doute persistera dans mon esprit, les photos sont trop floues, évidemment !
Route dantesque dans la région de Bucarest, que nous contournons par l’Est. On croise un groupe d’au moins 30 campings car français, on ne sait pas s’ils auront réussi à traverser un pont dans une zone de travaux, non signalée, le Trafic a eu du mal à se faufiler…Slobozia, dernière ville avant la frontière, on peut dire calme et endormie. Grandes lignes droites défoncées entre des champs de pastèques, 1 leï le kilo, et surprise ! Le Danube se traverse en ferry pour 10€. On papote avec un cycliste allemand qui vit à Honolulu, le monde est petit ?
Frontière Roumanie (Calarasi) – Bulgarie (Silistra) en ½ heure.
Ressenti personnel sur la Roumanie :
Réseau routier entre moyen et dangereux, les limites de vitesse ne semblent connues que par le GPS. Les conducteurs, essentiellement masculins, sont généralement tolérants et patients. Les passages piétons sont strictement respectés, les passages à niveaux ont des temps de sécurité énormes, ce qui peut occasionner des bouchons. Pour les autres : marquer le stop de façon visible. De toute façon, leur état le nécessite ! Difficile de trouver des bivouacs, ce que nous confirme le cycliste allemand et très peu de campings. Les villages s’étirent le long de la route, maisons alignées les unes après les autres. Seule la route principale est goudronnée, les très rares rues perpendiculaires ne le sont pas. Souvent, des puits s’intercalent entre les bancs où les vieilles dames en noir s’interrogent sur les gamines en mini-short et queue de cheval.
Rien n’est fait pour le tourisme, mais l’Europe paie partout, on se demande parfois quoi ?
Enormément de vieilles usines, dont on ne sait pas trop si elles sont encore en activité, ne pas se fier aux apparences. A part quelques « cages » à bouteilles plastique, pas de recyclage, c’est sale partout…
Comme en Hongrie et aux confins de la Slovaquie, les gens se déplacent beaucoup à vélo ou en carriole à cheval et ce n’est pas un effet « bobo ».
Michel n’a pas envie de retourner en Roumanie, moi, si, on n’a pas tout vu, loin de là ! Je rappelle que nous n’étions pas en 4x4, notre vision de ce pays est donc différente.
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Bulgarie – 8 nuits ( 2 hôtels, 4 bivouacs et 2 campings).
Achat de vignette à 16€. Cette vignette est valable pour TOUT le réseau routier bulgare, pas seulement pour les autoroutes. Lorsque nous sortirons du pays, le douanier nous demandera le récépissé.
Nous trouvons de suite un super bivouac sur un chemin de champ, pas une lumière à l’horizon, un bivouac parfait !! Après une journée à 35°C, Michel se fait chauffer de l’eau pour une douche, encore une première fois ! (l’eau chauffée, pas la douche). Dans le Toy, nous avons un bidon dans le moteur (à côté du lion) mais pas encore trouvé de solution pour en poser un dans le Trafic.
Visite de Pliska, ancienne capitale, le musée est très intéressant, puis la Grande Basilique où nous croisons une fête familiale avec grands parents, jolies sandales à talons pas du tout adaptés aux pavés et chaises en plastique…La caissière nous fait cadeau d’une partie du prix d’entrée car, bien entendu, nous n’avons pas encore trouvé de DAB et elle ne prend pas les euros. Shumen nous surprend, on trouve un distributeur, des magasins ouverts or nous sommes dimanche après-midi. Contraste avec les villages précédents…
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Nous montons au monument dédié aux Fondateurs de l’Etat Bulgare. Incroyable. En fait, ce site est une menace et une punition pour les enfants pas sages, ça fait peur tellement c’est imposant et guerrier. Ou science-fiction. La caisse représente un bunker, c’est dire. Cet endroit était en haut de ma « to do list », je ne suis pas déçue ! Par contre, le Cavalier de Madara ne nous émeut pas, j’ai trouvé ce site très surfait. Le Trafic arrive à grimper jusqu’à la forteresse d’Ovech, enfin jusqu’aux escaliers ! Nous y sommes seuls, la vue sur la ville de Provadiya est magnifique, mais les vestiges nous sont peu parlants.
Autre POI, le musée des mosaïques de Devnya. Nous croyons que le bâtiment, construit sur les fondations d’une ancienne villa romaine est fermé, mais non. Là encore, pas de panneaux indicateurs, pas grand monde, les mosaïques sont belles mais ne nécessitent pas forcément un détour. A Beloslav, nous découvrons que le fleuve Kamchiya se traverse en ferry pour atteindre la rive nord, visiter la forêt pétrifiée de Dikilitas. Ce site est une arnaque. On déjeune sur le parking/poubelle, un chemin longe le site et nous permet de le voir sans payer. Faut pas abuser des pigeons, des fois ! Hop, on traverse Varna vite fait, on est enfin arrivés sur la Mer Noire. Evidemment, impossible de bivouaquer, les joies du camping estival à flanc de colline nous rappellent une auberge de jeunesse sud-africaine un 1° janvier, c’est dire ! Et cher, en plus. 44 lev (22.50€) mais avec électricité et wi-fi. On y découvre un CC finlandais et un biélorusse, pour nous, c’est exotique !
Notre route côtière nous dépose à Balchik. Le temps de payer le parking, d’arpenter la longue allée des marchands du temple, nous désertons ce soit disant palais royal et le jardin botanique. Trop de monde pour nous. On continue vers le Nord, la côte est déprimante, sale, décrépite…on s’arrête quand même à une terrasse de restaurant sur la mer, chance ! Puis, un CC du 72 nous indique un lieu de bivouac en « pleine nature », nous n’avons pas les mêmes valeurs, mais ça fera l’affaire. Dans la soirée, d’autres Français échouent ici, c’est un Park4Nite.
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Le monastère rupestre d’Aladja et son musée ne nous inspire pas, on a tellement aimé la Cappadoce…On repart vers le Sud et Burgas, en passant à nouveau à Varna. Le monument que j’avais aperçu la veille est dédié aux Soldats de la 1° Guerre Mondiale. « Titosque », mot inventé en Croatie il y a quelques années et qui lui sied tout à fait. Délabré mais imposant. Petit tour en ville, la cathédrale de l’Assomption, Michel ne veut plus entendre prononcer certains mots comme église, basilique etc. Pourtant, c’est une copie de celle de St Pétersbourg. En revanche, il nous trouve un accès à une belle plage de 6km et il se baigne lui aussi, c’est dire si l’eau est chaude. Et propre. Ensuite, la chance nous sourit et on découvre un camping tout neuf, presque vide, chouette !
Visite rapide de Nessebar, d’inspiration turque, dédiée au tourisme, l’accès à la presqu’île est un long défilé de magasins et hôtels pour touristes locaux et russes.
Et nous voici arrivés à destination, avec le vélo. David arrive en avion, préparatifs pour la course. Et un sabot de Denver sur le Trafic, j’ai dépassé le temps de stationnement de 15 minutes. 2 personnes nous aident pour appeler le service qui viendra dans les 10 minutes nous libérer contre paiement d’une amende toute légère.
Samedi matin à 6h, le grand départ est donné, tout d’abord en convoi sur l’autoroute ! 275 vélos bloquent l’autoroute sur quelques kms afin de quitter la ville en toute sécurité. Nous partons maintenant vers l’Ouest. L’Est et le Sud, c’est fini.
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On va donc suivre David dans sa course folle vers Brest. On croit naïvement qu’on aura le temps de continuer à faire du tourisme, donc on va visiter le village de Zheravna et ses maisons en bois, tout à fait mignon d’autant qu’il est tôt et qu’il n’y a pas de touristes, les échoppes ne sont pas encore ouvertes. Egalement, visite de l’église (chut) orthodoxe de Shipka, qui vaut vraiment le détour, ses bulbes scintillent au soleil. La région est jolie, de belles vues. L’accès au CP1 se fait par une petite route défoncée, on rejoint David au Monument de Buzludja, grandiose et décrépit bien entendu. Il était bien positionné sur ma « to do list », je regrette un peu de ne pas l’avoir plus exploré, mais la course devient course pour nous également, on se prend au jeu. Les Soviétiques ont vraiment eu un don certain pour parsemer les lieux de tas de béton extraordinaires.
Bivouac au bord d’un chemin escarpé et caillouteux, une famille du village passe, la jeune femme nous parle (en anglais) de sa visite de Paris avec des étoiles dans les yeux, encore une fois, le monde est petit.
Vous avez compris que dorénavant, nous ne ferons plus de tourisme, on prend même l’autoroute de Sofia pour rattraper David qui est loin devant nous. Et nous voici à la frontière serbe où il faut montrer le document prouvant que nous avons bien payé la taxe routière bulgare.
Ressenti personnel sur la Bulgarie :
Nous avions déjà traversé la Bulgarie 2 fois en allant en Turquie, nous sommes donc peu surpris. Ce pays évolue doucement, mais toujours aussi sale et les routes ne sont pas forcément aux critères européens !
J’y retournerai volontiers, il y a tant de beaux endroits à voir, entre montagnes, lacs et monastères (ce ne sont pas des églises ??).
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Serbie – 2 nuits (2 bivouacs).
Ce poste frontière est bien caché au bout d’une petite route peu fréquentée, donc nous n’avons pas dépensé nos derniers leva. En Serbie, nous tenterons de les changer : impossible. Visiblement, ces pays voisins ne s’aiment pas beaucoup vu les réactions…La route bascule dans un fond de vallée et encore un choc. Finalement, la Bulgarie, ce n’est pas si mal ? Des maisons très délabrées, des épaves de voitures partout, l’état des routes ? Route, vraiment ? Le Trafic fait du 4x4 pour passer à un CP et approcher d’une antenne relais sur le parcours de David. Les vélos montent à pied, je renonce sans honte ! On est tout de même à 1747m, paysage superbe, montagnes tout autour, l’orage gronde, puis éclate.
Le GPS, habitué au « plus court » nous envoie sur une route étroite dans les collines, puis piste ; le Trafic est fier, il passe, mais moi je ne suis pas ravie ! Ca nous permet tout de même de rencontrer un couple de Serbes qui nous invitent, par gestes, à découvrir la fierté de leur village : une usine hydro-électrique de 1892. Séance de selfies, bien entendu, mais surtout, nous révisons notre préjugé sur les Serbes. De tout notre voyage, ce seront les seuls locaux avec qui nous passerons un moment chaleureux, merci à eux !
En traversant Leskovac, j’identifie sur un vélo local, un sac marqué « Vanuatu » : quand je vous dis que le monde est petit ? On peine à trouver un bivouac mais près d’une église, on y arrive !
Ressenti personnel sur la Serbie :
Passage bien trop rapide pour se faire une opinion, mais ajouté à nos traversées précédentes, ce n’est pas un pays qui nous donne envie d’y retourner, sale encore, peu d’intérêt touristique ? J’avoue ne pas avoir vraiment étudié la question.
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Frontière Serbie / Croatie sans problème, J’ai appris ensuite que ce poste est réputé pour avoir permis des saisies de drogue importantes…On y a doublé au moins 2 kilomètres de camions sur le bas-côté.
C’est la pointe de la Croatie dans la Serbie, AUCUN intérêt. Routes de plaine, heureusement en bon état relatif. Nous avons eu l’impression que ce pays est en bonne voie d’amélioration, mais sans être catégoriques, car nous n’étions pas passés dans cette région. Encore des traces de la guerre, moins qu’il y a 10 ans nous a t’il semblé. Emotion tout de même au pied du château d’eau de Vukovar…
Frontière Croatie / Slovénie sans problème, à part que le douanier avait oublié d’appuyer sur le bouton pour lever la barrière et que je n’osais pas me manifester ! Nous en sommes à notre 9° frontière je crois, toujours faciles et souvent lugubres
Slovénie – 2 nuits (1 bivouac et 1 hôtel).
Le rythme s’accélère. Je me faisais une fête d’approfondir un peu ce charmant petit pays verdoyant et montagneux. Euh…il ne fait plus partie de mes priorités. En tout cas, pas en juillet / août. Un monde, mais un monde….partout. Aucun endroit pour se poser, le camping de Ptuj nous fait froid dans le dos par sa densité de population, on finit sur le parking du cimetière de Maribor. Si, si, un parking. Quelle déchéance, que de rêves abandonnés. Pour la blague, parking de covoiturage désert le soir, mais les Slovènes travaillent de bonne heure. A 6h du matin, le pauvre Trafic qui n’avait rien demandé à personne est cerné de voitures. Alors que le reste du parking, immense, est resté VIDE !! Déconfits, nous faisons l’ouverture du McDo de Maribor à 7h, quelle déchéance, vraiment ; et pas de visite du château, ça suffit comme ça. On va quand même découvrir le plateau de Velika Planina ? Allez, on se motive. Du monde bien entendu, le Trafic atteint le dernier parking, on jette l’éponge, pas envie d’aller marcher. Au moins, les parkings sont super propres.
Direction le lac de Bohinj, soit disant plus sauvage que Bled. Tu parles ! Camping complet, le terre-plein à CC ? Non, y’a des limites, Marcel. Hôtel, un qui n’est pas complet et qui est très bien quand même, vu le prix, on peut comprendre…Le lac de Bohinj est magnifique, toutes les montagnes sont superbes, la route est belle mais, du sauvage ? Nous sommes rentrés en Europe Occidentale.
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Italie – Suisse – 2 nuits (2 campings).
Frontière Slovénie / Italie pour les Dolomites. C’est superbe, magnifique, extraordinaire. Quelques cols avec soleil, tout resplendit. On aperçoit quelques endroits à bivouac, mais ce sont essentiellement des parkings. Question camping, c’est bondé. Au 2° essai, on trouve une petite place, le Trafic sagement aligné entre des cohortes de CC. Et c’est hors de prix : 39.40€ sans électricité et 10 minutes de wi-fi à l’accueil. Bienvenue à l’Ouest ! Frontière Italie / Suisse, mauvais temps, c’est peu de le dire, heureusement ça se dégage, car ce serait dommage de louper la vue aux divers cols montés (2383m semble être le plus haut), descendus, remontés, 14 millions de lacets plus tard, un joli camping suisse, campagnard et rustique mais quand même très cher, on relativise, seulement 37€ ! Matin bien frisquet, on pense à David qui vit tout ça sur son vélo, traversée de Lausanne, où ma sœur est née, et voilà, on est en France.
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France – 3 nuits (2 bivouacs et 1 camping).
Pays des bivouacs faciles, chemins de champ accessibles, les routes sont finalement tout à fait correctes, c’est globalement propre. Oh là, on devient chauvin ???
Pour la 1° fois, je peux acheter une brioche de St Genix achetée sur place, hum...les pralines roses dégoulinantes de sucre !
A L’Alpe d’Huez, on croise David, brûlé de soleil, mais comme nous, les yeux emplis de paysages montagneux spectaculaires, on descend côté piste par la vallée de la Sarenne et col de Cluy à 1801m, c’est fou comme le Trafic semble attiré par ces chemins non asphaltés ! Ce soir, d’ailleurs, bivouac aux phares entre des B0, oui, il en existe aussi en France, je reconnais.
Un mégalithe de la Tête de Tortue, près de St Romain d’Urfé dans la Loire, détour sentimental par Hérisson dans l’Allier. Choc : l’Aumance est quasiment à sec, plus loin, le Cher et la Loire ne seront plus que l’ombre d’eux-mêmes, la France est desséchée. Camping dans le Berry (Châteaumeillant), car on rêve de douche chaude. Et surprise ? Là aussi, c’est bondé, on arrive à prendre une fausse place tout au bout du camping, merci ! Mais le tarif du camping municipal est tout doux : 11.48€, quel changement. Une fin de festival campagnard, alcootests systématiques pour toutes les voitures. Sauf moi. Je n’ai pas une tête à faire la fête ? Je n’ai plus l’âge ? Discrimination !!
La France se traverse, vite vite, on a promis d’être à Brest pour rapatrier le vélo et le pilote auprès de sa douce ! On prend le temps de dîner à Josselin, faut pas pousser quand même, un coin de bivouac aux phares, on s’installe pour dormir. Et on repart. Pourquoi ? Des voisins nous mettent dehors ? Que nenni. Nos téléphones ne captent pas. Or, on doit se faire réveiller à n’importe quelle heure pour finir la route, selon l’avancement de notre cycliste fou. C’est la parole donnée. Donc, on remonte sur le plateau et bonne nuit tout le monde !
A Brest, David pourra prendre une douche à l’arrière du Trafic, que c’est pratique ; il est épuisé mais fier de lui, nous aussi. Il est 4° de cette folle aventure qu’est la TCR n°7 !!!
https://vtt78.wordpress.com/2019/08/17/tcr-7-race-report/
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