Voyages Hors Routes

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18 août 2023 5 18 /08 /août /2023 10:13

54 JOURS - 12475 KM - Mi-mai à début juillet 2023.

En 2013, nous avions tenté l’Arménie, sauf que mon pilote préféré a jeté l’éponge vers Kars, c’est-à-dire tout près de la frontière géorgienne. Ce projet est réapparu, mais le dos de M est en vrac, sans parler d’une double fracture du bassin cet hiver, alors nous privilégions le confort = Trafic (L1H1) versus El Toyo KDJ120. Nous ne retournerons pas dans le Sud de la Turquie, à notre grand regret, mais on ne voulait pas faire les voyeurs face au terrible séisme de février 2023. Chacun ses choix.

Nous avons opté pour les ferries et les autoroutes, que nous fuyons habituellement. Nous avons déjà fait plusieurs fois le trajet par Serbie, Bulgarie ou Albanie, Grèce et ça représente beaucoup de kms et d’attente aux frontières. En partant de Roanne, Batumi par la Bulgarie = 3800km. Avec l’option retenue, 2700km en théorie. On a fait quelques détours : 3057km ! Donc, ferries : Venise – Patras (521€ avec cabine intérieure par Anek) puis Le Pirée – Chios (327€ avec fauteuils par Blue Star Ferries) et enfin Chios – Cesme (228€ par Turyiol pour 40 minutes). Total : 1076€, à mettre en face des kms et nombre de litres de gazole et quelques péages par le continent.

(Voir également les Albums photos dédiés Arménie & Géorgie)

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie

FRANCE - 960km

En route pour un super mariage en Auvergne, plus belle région de France, on passe une nuit au camping municipal de Hérisson, il devient incontournable ! Nous découvrons que le Tunnel de Fréjus applique le tarif 2 au Trafic : 68.10€…

ITALIE

On déniche un super bivouac face aux montagnes, après Suza. Accès impossible pour certains car 2m30 de large. 

Merci D & M2 pour le Camping Fusina en face de Venise. Moi qui ne voulais pas voir Venise, j’ai été enthousiasmée ! Nous réussissons à quitter le camping malgré la boue en train de prendre possession du terrain, ce fut certainement bien pire quelques heures plus tard, vu les intempéries qui ont touché la région. Le ferry Anek Line est là, 100m à vol d’oiseau, 1km en vrai. La cabine me rappelle tellement de souvenirs du Norröna avec les enfants…

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie

GRECE – 2 nuits

Patras à la nuit tombante, pas l’idéal pour trouver un bivouac. Autoroute pour Le Pirée, on a le temps de déjeuner à la seule place à l’ombre de tout le port… Ferry pour Chios avec 6 escales, pas de cabine, la nuit aura été longue. Mon coup de chapeau aux marins qui ne perdent pas une minute dans les manœuvres et à tous les chauffeurs qui manient les poids lourds dans des espaces portuaires pas forcément prévus pour ! Ce fut l’occasion d’observer rapidement la vie dans ces petites îles grecques, qui m’ont rappelé mon enfance hébridaise ou polynésienne.

Nous avons profité d’une trentaine d’heures entre les 2 ferries pour découvrir Chios.

Chios : balade au N.O. qui m’a semblé être la zone la plus sauvage de l’île, puis Ouest. Mémoire de l’holocauste grec à Melanios (plus de 10 000 morts et 12 000 femmes et enfants emmenés en esclavage) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Chios

La plage de Lithia, soi-disant la plus belle, est ruinée par le tourisme, à éviter. Citronniers, figuiers, vigne, oliviers, arbres à mastic. Chemins partout, chats sales, routes tortueuses et étroites, d’autant que les genêts prennent leurs aises. Vieux murets de pierres à flanc de collines, fruit du dur labeur des femmes, des hommes aussi, allez ! Je retrouve les éclaboussures colorées de lauriers roses, les bougainvilliers généreux et même un lantana exubérant, typique de mes îles à moi…

Ferry pour Cesme, 10 voitures mais beaucoup de piétons, qui eux, savent qu’il faut se précipiter faire la queue pour entrer en Turquie.

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie

TURQUIE - 1831 km – 5 nuits

La traversée de la Turquie tient compte du fait que nous avons visité ce grand pays plusieurs fois entre 1999 et 2013, et toujours le but d'économiser les km et la fatigue. Nous sommes entre les 2 tours des élections présidentielles, Erdogan a couvert le pays de banderoles et d’affiches à son effigie…

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie

La région d’Izmir est une immense zone industrielle, on arrive quand même à trouver un bivouac sympa, on renoue avec le muezzin, surnommé OSS117, non mais allô, Jean (Dujardin) ! Il pleut, à un col à 650m (« rakim », ça fait plaisir de retrouver ce genre de panneau), on voit de la neige, l’ambiance est un peu morose, et encore, on ne sait pas lire l’avenir ! Embourbés en 20m en dehors du goudron, les plaques de désensablage ne suffisent pas.  Des gens s’arrêtent pour nous aider, et on finit dans leur cour, inondée, pour se débarrasser de la boue collante, à un lavabo extérieur, toute habillée évidemment, la nuit tombe, un terrain vague entre 3 routes fera l’affaire, entre 2 zones détrempées… petits bonheurs du bivouac « sauvage » !

Nous découvrons des caravanes turques, toutes rondes « Home is where we park », signe de l’évolution de la société turque. Afyon (300 000 habitants), sa citadelle perchée, quelques maisons dites ottomanes (qui sont souvent des maisons arméniennes), 2 colosses qui représentent la victoire d’Atatürk sur les Grecs en 1922.

A Ucpinar, un énorme mausolée, juste avant Polatli, j’ai fini par découvrir ce que c’est :

Monument Kartaltepe Mehmetcik ou Bataille du Parc National Historique de Sakararya, bataille dans la guerre gréco-turque de 1919 – 1922

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_Sakarya

Ankara, on ne s’arrête pas, vous devinez pourquoi ? Oui, il pleut… La route est monotone, on s’accorde une récréation avec le site de Hattusa. Entre 2 averses, on visite rapidement le site en voiture, immense, très intéressant. Il s’agit de la capitale de l’Empire Hittite entre 1650 et 1200 avant J.C. On file au site d’à côté : le sanctuaire de Yazilikaya, ses fresques émouvantes de la même époque et découvertes il y a seulement un siècle. On y était seuls aussi, on a fini trempés ! On se laisse tenter par un hôtel ? Oui. Mais non. L’un prétend être complet malgré un parking vide, l’autre a un joli parking vide aussi mais est fermé. On reste là !

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie

Le lendemain, grand beau temps, on en profite pour rincer nos fringues boueuses à la fontaine juste à côté et c’est reparti, d’abord sur des petites routes / chemins qui nous replongent dans la Turquie agricole que nous aimons tant. C’est amusant de la voir en vert alors qu’en août, tout est jaune. Il y a des bennes à ordures partout, signe tangible de l’évolution de ce pays. L’itinéraire nous amène à Amasya. Elle s’est modernisée, il y a même un Ottoman à selfies ! Premiers camions iraniens. Petite route, on passe de 29°C à 8°C, col à 1650m, sous une pluie torrentielle, un bus se met en travers devant moi, je n’ai pas aimé. Arrêt devant les kiosques à picnic de Kalekoy. La vue est certainement très belle, quand on peut la voir. Pour nous, ni le soir ni le matin, pluie et brouillard… 1041m, 12°C.

On remonte sur Trabzon, sur la Mer Noire, escale à Ordü, son front de mer soi-disant idyllique, pas mal mais faut pas abuser. En face ? La Russie et la Crimée à l’Ouest. On suit les prescriptions du guide et on visite la mosquée – église Ste Sophie de Trabzon (1461), franchement, elle ne casse pas 3 pattes à un canard, malgré de jolies fresques. On a peut-être un léger parti pris, Il faut dire qu'on était en Turquie lorsqu'elle est passée du statut d'église à celui de mosquée, en 2013. C'est maintenant un musée.

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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Vu la pluie, on renonce aux petites routes et on file directement sur Sumela, son monastère jamais atteint pour cause d’embouteillages gargantuesques. C’est pour lui qu’on s’est ingurgité l’itinéraire par la Mer Noire, qui n’est franchement pas le plus sympa. Après avoir payé l’entrée dans le Parc National d’Altindere (14 LT), le problème est réglé : maintenant, il y a un grand parking et une navette (40 LT =1.35€) vous monte au monastère accroché à sa falaise. Vu l’heure et le temps, ce sera nuit à 10°C sur ce parking, payant mais pas trop et bien gardé par des chiens (et des caméras). 50 LT pour la nuit + 40 LT pour le matin. Visite agréable, je recommande vivement. Longer la Mer Noire, 4 voies surélevé tout du long, que c’est moche… Dans une bourgade proche de la frontière, bazar dans les rues avec les Géorgiens qui emplissent des sacs poubelles et des valises avec des vêtements, chaussures, objets en plastique, ce n’est pas rassurant. Que va-t-on découvrir dans ce pays ??? Camions en attente, de toutes provenances, nous ne sommes pas habitués à voir des plaques de Russie, Azerbaïdjan, Turkménistan… Pour nous, à Sarpi, 1h pour franchir les étapes, moi à pied, l’assurance voiture 31€, carte SIM internet illimité pour 1 semaine.

Frontière de Sarpi et son monument emblématique de la Géorgie, conçu en 2011 par l'architecte Jürgen Mayer-Hermann, sauf erreur de ma part.

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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GEORGIE – 412km – 3 nuits

Notes : pour la Géorgie et l’Arménie, j’ai opté pour l’orthographe des noms qui figure sur ma carte, car il y a très souvent plusieurs possibilités, selon les sources. 

P4N est l’application « Park for Night » qui donne des points de bivouacs indiqués par les utilisateurs.

Ce pays est le passage obligé à l’aller et au retour puisqu’il n’existe pas de frontière ouverte entre l’Arménie et la Turquie. L’arrivée sur Batumi est « vivante », des troupeaux de vaches slaloment entre les TIR, ou l’inverse ? On va découvrir sommairement cette ville, qui est le point le plus à l’Est de la Mer Noire. C’est un grand contraste avec la Turquie, ça sent les vacances, femmes et hommes se promènent, on se croirait en Europe. La Géorgie ne fait pas partie de l’UE, mais elle arbore des drapeaux bleus à étoiles partout ! Contraste aussi avec le reste du pays, mais on ne le sait pas encore. De beaux immeubles modernes, le front de mer est une parenthèse joyeuse. J’y admire la sculpture animée « Ali et Nino » ainsi que, entre autres, une imitation de Burj Khalifa à Dubaï, sur fond de concert public de musique russe classique.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Ali_et_Nino_(sculpture)

Le P4N plein de gros camions et de 4x4 ne nous emballe vraiment pas, on préfère s’enfoncer dans les collines environnantes, très habitées. Pas très glamour, un portail devant une maison abandonnée nous permet de nous échouer à la nuit tombante. Finalement, ce fut très calme, les chiens très affectueux et il n’a pas plu !

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie

Retour sur Batumi en travaux. Le chef OZI, un tantinet têtu, mettra 1h50 et 53km depuis le bivouac pour en sortir. Il est vrai qu’un 38 tonnes a bloqué une petite rue, ne pouvant plus avancer ni faire demi-tour, bien entendu. J’ai eu le temps de noter que les noms des rues et les panneaux de vente / location sont doublés en anglais et non en cyrillique. Le vieux pont de Maisi sur la rivière Adjaristskali (il faut s’habituer à ces noms !) est un attrape touristes, le pont de Dandalo (oui, j’aime ces vieux ponts !), puis le col de Goderdzi à 2030m d’altitude, il reste de la neige mais pas de trace de l’abribus soviétique repéré. Station de ski très locale et route qui est en fait un chantier (chinois…) d’une quarantaine de km. On se pose à proximité de la rivière bien agitée, vers Mlashe. La journée fut longue, environ 120 km dont 80 de piste innommable. Parfois sous la pluie, parfois au milieu des pelleteuses et autres, souvent dans la boue. Pour ceux qui connaissent, j’imagine que par temps sec et avec un 4x4, vous n’en avez pas le même souvenir ! 20km entre le col et le bivouac en 2h environ… Cherry on the cake : on n’est pas totalement inconscients, sur ma carte "International Travel Maps", la légende indique que cet itinéraire est une « main road », vous traduisez ça comment ??? On se pose quelques questions sur l’arbitrage Trafic / Toyota…

J’ai trouvé ce blog qui raconte la même chose que nous, mais à vélo !

https://looking4plants.ch/la-route-impossible-124-km-dont-2000-m-de-denivele-les-15-derniers-km-en-camion-et-une-descente-de-nouveau-dans-la-boue-sur-30km/

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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Au matin, 11°C mais beau soleil. On prend le temps de faire un brin de lessive dans la rivière, rassurez-vous, on n’utilise pas de lessive, on est respectueux de l’environnement, globalement très sale partout… Akhaltsikhe et son château renommé pour sa restauration critiquée, financée par la Turquie, afin de glorifier l’Empire Ottoman. On pensait visiter vite fait, comme d’hab. On est restés scotchés durant 3h30 ! Nous avons eu une chance extraordinaire, il y avait un spectacle national de danses traditionnelles avec costumes et musique.

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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Visite du monastère de Sapara et ses jolies fresques, et hop, un orage, la grêle tambourine, la route est relativement inondée… En direction de Vardzia, la rivière Kura semble très haute, la route est parfois en travaux. A Aspindza, monument « titosque » (en français : brutaliste, martial, guerrier ?) commémorant la bataille de 1770 contre les Turcs, la forteresse de Khertsivi garde la vallée, on se pose en hauteur un peu plus loin, le gardien des vaches est ravi qu’on s’installe là et ramène ses bêtes à la ferme avant la nuit, comme partout. A Vardzia on est quasiment seuls. Heureusement, parce que ce site troglodytique à flanc de falaise n’est pas fait pour le dos de M et encore moins pour mon vertige naturel, il m’a fallu du temps pour affronter certains escaliers pentus et étroits ! L’entrée est à 15 GEL / personne (environ 5€) + la montée en Sprinter d’époque à 2 GEL, on est paresseux ! Le monastère pour femmes à 3.5km ne nous inspire pas, malgré son jardin exubérant, demi-tour et on attaque la piste en face de Vardzia, en espérant que le temps se maintiendra. 

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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Belle montée de 1300 à 1750m d’altitude, quelques épingles pour déboucher sur un village post-soviétique… Apnia nous laisse une impression de désolation, contraste avec la belle route goudronnée toute droite dans un paysage de steppes mongoles.

 

La ville d’Akhalkalaki nous étonne aussi, entre son château bien ruiné (ne vaut PAS le détour), son portail fièrement orné de la faucille / marteau, son flic qui reproche au pilote de ne pas avoir sa ceinture de sécurité ; il a raison mais il y aurait tant à revoir dans la conduite et les voitures locales… Hier, un alcootest, on pense que notre plaque pas très locale les attire. Et ce n’est pas fini…

On se rapproche de la frontière arménienne par Ninotsminda, plateau ex-soviétique, de la neige sur les sommets à 3000. Plus on approche de la frontière, plus l’environnement nous semble pauvre et décrépi, même les fruits et légumes semblent venir d’un kolkhoze, flétris, tristes, moches et rares…

Donc, la frontière. Notre 6° pays, on la franchira en 1H30, ce qui n’est pas énorme mais une telle incompétence, nous n’avions jamais vu… Devant nous, il y avait seulement 1 motard Tchèque et 2 motards Allemands. Aucune affiche n’explique qu’il faut payer une taxe de 73 lari (25€) en espèces à un autre comptoir, puis on va prendre dans une baraque l’assurance voiture et internet. Le préposé, adorable, nous offre des Kinder pour nous remettre et me fait assoir à côté de lui sur un coussin à la crasse d’époque en attendant que tout se fasse. On finit par écouter Aznavour tous ensemble, sympa ! On a chanté mais ce n’est pas grave, de toute façon, il pleut tous les jours.

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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Mémo sur l’Arménie, tiré de : « L’Arménie et les Arméniens en 100 questions » de Michel Marian, édition 2021. Je n’ai pas vérifié les données.

L’Arménie compte 2.9 millions habitants et la diaspora est forte de 7 à 9 millions.

Pour avoir un ordre d’idée : la France fait 551695 km2, l’Arménie 29743 km2 donc la France représente en gros 20 fois l’Arménie. La France = 8 fois la Géorgie (69700 km2), la Turquie fait 783562km2 = 1.5 fois la France. 90% du territoire de l’Arménie se situe au-dessus de 1000m d’altitude et 40% au-dessus de 2000m.

C’était la plus petite des Républiques Socialistes Soviétiques, elle fournissait 3% de la production fruitière de l’URSS et 60% de ses besoins en molybdène. En 2016, le cuivre représente 20% des exportations et l’or 7%. En 2017, l’industrie minière atteint 3.1% du PIB. Les technologies de l’informatique, en plein développement, représentent actuellement 4% du PIB.

  En 2000, l’Etat arménien accepte un transfert de propriété d’usines arméniennes à des entreprises russes (Gazprom et autres) pour éponger la dette publique, laquelle atteint 16% du PIB en 2006. Les dépenses militaires représentent 20% du budget de l’Etat, au détriment des dépenses de santé par exemple. En novembre 2020, le FMI estime un recul de croissance de 7%, dû au Covid et à la guerre.

En 2019, l’Arménie accueille 2 millions de touristes d’Iran, Russie, UE et USA (diaspora). Les femmes ont le droit de vote depuis 1918, elles ont 1.6 enfant en moyenne, le premier à 27 ans. Les violences toucheraient 25% des femmes. Yerevan a accueilli le Sommet de la Francophonie en 2018, les Arméniens les plus célèbres sont Charles Aznavour et Kim Kardashian !

Le génocide de 1915 (1.5 million) fait suite à celui de 1894-1896 durant lequel 300 000 Arméniens sont massacrés à Sassoun, Van, Constantinople, et à celui d’Adana en 1909 (30 000 personnes). A cette époque, les USA, la France et le Royaume-Uni abandonnent les Arméniens, qui sont sauvés par les Russes. C’est pourquoi la classe politique considère que la sécurité du pays est garantie par la seule Russie. Ce génocide est toujours nié par la Turquie, il n’y a donc aucun passage ouvert entre ces 2 pays. Erdogan a fait détruire un monument à la Paix devant la frontière arménienne vers 2010.

Je vous recommande la lecture des romans de Ian Manook : L’oiseau bleu d’Erzeroum et Le chant d’Haïganouch.

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ARMENIE – 9 nuits – 1595km

Nous voici à Bavra, à l’heure fatidique de la recherche de bivouac, il fait 14°C à 2027m d’altitude, le ciel est bien chargé. Finalement, à part le chien traditionnel, ce n’était pas si mal et presque pas sale. A 150km de Yerevan, la région semble oubliée du monde.

Au monastère de Marmashen, la « guide » chante une prière pour nous, elle parle un peu anglais, je peux donc faire ma curieuse. Oui, le printemps a été pourri cette année, chacun espère que ça va s’arranger (les prières n’ont visiblement pas été suffisantes) et oui, les Arméniens regrettent l’URSS, la vie était bien plus facile. Je ne pose pas de question sur l’Ukraine… Le monastère en lui-même ? Joli cadre au-dessus de la rivière, la route est en train d’être améliorée et un parking accueillera les visiteurs bientôt. Pas du luxe, parce que là, c’est : « tu poses ta voiture où tu peux entre les flaques de boue ». Bref, le monastère ? Ben, on commence déjà à se lasser, pour nous profanes, ils se ressemblent tous dans leur simplicité, leur noirceur intérieure et leur plan architectural, même si le Petit Fûté te vante monts et merveilles, ainsi que mon pote G… Il faut avouer également, que nous avions eu notre comptant d’églises arméniennes en 2013 en Turquie, bien plus sauvages et donc plus à notre goût.

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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La ville de Gyumri (ex-Léninakan) visitée au soleil, ça change tout, est moderne au centre, rue piétonne, grandes places et avenues, il faut dire que le séisme de décembre 1988 avait fait 50 000 morts, beaucoup de destructions, notamment les églises. Mémorial émouvant aux victimes et clocher laissé là où il est tombé.

On découvre ce qui est un gros problème pour nous : pas de yaourts nature. Ou impossible d’identifier comme tel et personne ne comprend le mot magique yaourt, yoghourt, niet. On ne parle pas un mot de russe, malgré les origines biélorusses, russes et lituaniennes de M. Des fois, c’est dommage !

Arrêt déjeuner sur un chemin, une Lada d’époque (euphémisme et redondance) s’arrête pour vérifier que nous allons bien. Sympa ! Traversée de plateaux et de petits villages, cultures et vaches, Artik (20 000 habitants au milieu de pas grand-chose) est jumelée avec Vaulx-en-Velin, c’est vers mon chez moi lyonnais, ça !

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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On s’arrête au monastère d’Harichvank, assez grand et en bon état. Prochain défi : atteindre le site d’urbex de la station de recherches sur les rayons cosmiques d’Aragats, ne pas confondre avec l’observatoire d’astrophysique de Byurakan, devant lequel on passe aussi. Notre route / piste passe à la forteresse d’Amberd au soleil, on découvre l’importance du tourisme russe en Arménie et aussi l’importance du selfie. C’est affolant ce besoin de se mettre en scène, tout le temps, partout et sans tenir compte des autres… C’était ma minute « je râle » ! Comme toujours, le site est beau, au confluent de 2 gorges magnifiques, la ruine elle-même, bon, c’est une ruine… A chaque fois, on paye 3000 drams (7€) + éventuellement le parking. On continue la route, entre lacets, nomades et leurs troupeaux, vues à couper le souffle. Bivouac grandiose à 2410m au soleil avec vue sur la forteresse et les lumières de la capitale.

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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A 2800m, on rejoint les plaques de neige. On arrive au bout de la route à Aragats, 3202m, 11°C. Les sommets alentours sont à 3234m et 3400m. Et un motard breton ! On ne peut pas déambuler dans le site, pris par la neige, le petit lac est entièrement gelé (pour ceux qui connaissent). Voilà, un rêve qui tombe dans le lac, pas d’urbex ici. Mais on est vraiment contents d’avoir pu arriver jusqu’au portail et y marcher un peu dans la neige, au niveau des toits !

 

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie

Descente agréable jusqu’à un monument commémorant le génocide de 1915, des plantations en cours d’arrosage avec un camion qui date presque de la même époque. Les Défenseurs de Van, construit en 1979 :

https://www.armenian-genocide.org/Memorial.8/current_category.52/memorials_detail.html

Le monastère Hovannavank est orné de belles sculptures. On enchaîne avec celui de Sagmosavan et son parking à « marchands du temple ». Dans l’après-midi, on tombe par hasard sur un mémorial des Arméniens de Moussaler, à Ptghunk, où figure le Français Louis d’Artige du Fournet. En fait, ce n’est pas par hasard, j’avais repéré ce monument qui est similaire au spomenik serbe de Kadinjara.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Musa_Dagh

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Dartige_du_Fournet

Vue sur Zvartnos, l’aéroport de Yerevan, le terminal 1 est classé monument brutaliste, abandonné depuis 2011.

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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Ceci nous amène à Yerevan, je sais qu’on ne verra pas tout ce que j’ai prévu, loin de là, donc arrêt plus qu’important : le Mémorial du Génocide Arménien sur la colline de Tsitsernakaberd. La mise en scène architecturale est magnifiquement sobre, le musée lui-même est passionnant. INDISPENSABLE. Lorsque je suis sortie, il m’a fallu un peu de temps pour laisser descendre les émotions, promenade dans le parc et je tombe sur un truc brutaliste que j’avais repéré mais sans comprendre qu’il est vraiment juste à côté : le Tsitsernakaberd Karen Demirchyan Sports & Concerts Complex. Je recommande vivement ! Ce soir-là, vu le nombre et le prix des voitures garées en vrac et les tenues des gens, un concert doit avoir lieu.

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Notre promenade en ville se limitera à déambuler dans la Cascade, grand spot touristique et culturel de Yerevan. Vous pouvez monter par l’intérieur avec des escalators qui fonctionnent quasiment tous. Le bâtiment est, en fait, le Centre d’Art Cafesjian qui expose de belles oeuvres modernes. Et donc vous descendez la Cascade sans fatigue, au milieu des statues, des badauds et des selfies, y compris une Française qui avait des talons si hauts qu’elle n’arrivait pas à franchir les marches…

Contrairement à nos craintes, nous avons trouvé un parking abandonné dans les collines à l’Est, avec vue sur les lumières de la ville et les 2 Monts Ararat, complètement au calme !

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On ne visite pas le temple de Garni. Nous ne descendons pas dans la gorge, car le chemin est trop pentu pour notre brave Trafic.  L’anecdote du moment, c’est que nous sommes à 50km à vol d’oiseau de notre montée /escalade (en Toy) du Mont Ararat côté turc en 2013…

On peut vous confirmer que les cimetières se traversent en voiture, si votre GPS vous le propose… Monastère de Geghard, après Goght, en fond de gorge, un cul-de-sac. On profite des explications d’une guide, du coup, c’est plus intéressant. Par exemple, les autels de ces églises sont posés sur une estrade qui représente le Mont Golgotha et la hauteur de cette estrade indique l’importance du prêtre. On s’approche du lac de barrage d’Azat-Zabasen, c’est d’une saleté suffisamment repoussante pour qu’on aille voir ailleurs si on y est ! Et attention si c’est boueux. Un collectionneur de voitures est en train de faire briller ses trésors, j’achète au bord de la route des fraises énormes (et délicieuses) pour environ 0.50€ le kilo…, déjeuner sous un abricotier, une voiture s’arrête et un gars vient nous offrir des abricots, c’est si gentil ! Impossible en France.

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Au sud-Est de Yerevan, l’incontournable Khor Virap. Mouais… du monde, on voit le Mont Ararat, la frontière turque est là, juste au pied, et des blindés légers circulent sur le chemin qui la longe. Sinon, bof, vraiment.Excepté la symbolique du Mont Ararat, près à le toucher, mais de l'autre côté de la frontière. Une pensée pour le site d'Ani, en Turquie également… Je crois qu'il existe une route qui amène juste en face d'Ani, mais on n'y est pas allés.

Col de Tukh Manukh à 1795m, puis route d’accès au monastère de Novarank par une gorge aux belles teintes. C’est encore un cul-de-sac, c’est encore un monastère qui n’a rien d’original à nos yeux, mais le site est beau, nous avons eu la chance d’avoir de belles lumières, de trouver un bivouac dans la colline juste en face, après avoir fait la lessive dans la « piscine » indiquée par P4N.

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Yeghegnadzor est bien soviétique malgré le tuf rose classique, de même que la ville de Jermuk. Celle-ci nous a beaucoup plu, le détour vaut la peine. Ville de vacances estivales, le 2 juin, c’était le désert, plein de statues et des 4x4 de l’UE devant le plus bel hôtel, j’dis ça, j’dis rien… Une petite route à 12% de pente nous amène à la cascade « Chevelure de la Sirène ». Comme toujours, parking payant et impossible de faire une photo sans la nana qui se prend pour la sirène. J’ai pourtant attendu au moins 10 minutes, ostensiblement. Je vais découvrir un hôtel en ruine juste au-dessus, d’époque soviétique, avec une piscine dans la galette en surplomb de la gorge. Un vague chantier de restauration a débuté, avec des moyens typiques de l’Arménie, c’est-à-dire très peu de matériel et 1 ou 2 ouvriers. Il s’agit de l’ancien sanatorium Gladzor.  Jermuk est une belle promenade, la route est bonne, la station de ski semble en bon état s’il y en a que ça intéresse ! La route côté Ouest du lac est fermée au niveau du barrage.

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Je me suis régalée avec des orgues tout le long de la gorge de l’Arpa, c’est normal avec ce nom qui m’évoque le magnifique bâtiment de Reykjavik, l’Harpa ! Col de Vorotan à 2350m d’altitude, son monument majestueux, ses vendeurs de champignons incroyablement énormes et très bons, on s’est régalés ! La cascade de Shaki à Sisian est belle, m’a dit M : je n’ai pas osé descendre les 18m pour pouvoir l’admirer. Il semble qu’il y ait un accès par le bas directement, moins sportif ! Sur la route, on croise des camions iraniens, évidemment, mais également de nombreux cars de touristes iraniens.

Visite décevante de Zorats Karer, le Stonehenge arménien avec ses pierres dressées. J’ai nettement préféré l’installation d’un artiste contemporain de l’autre côté de la route.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zorats_Karer

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La piste de Vorotan par Vaghalin est assez mauvaise, heureusement on l’a prise en descente, pour atteindre le monastère de Vorotnavank, dans un beau cadre, isolé. Un chemin en dessous, le long de la rivière, avec vue sur le monastère : dès que le chantier de la route cessera, chouette, on sera bien. Bon, d’après M, il n’a pas arrêté de la nuit, moi j’ai bien dormi, merci ! Il existe donc une route qui est en relatif bon état, traversée par un chacal, juste au bon moment. Allez, on monte, on descend, encore un monastère, celui de Tatev, connu pour son téléphérique le plus long du monde. « Spread your wings ! ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9ph%C3%A9rique_de_Tatev

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En chemin, quelques clichés typiques de l’Arménie : sculptures ou monuments très brutalistes, une grue d’époque soviétique…

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Comme il fait beau, on poursuit la balade jusqu’à Kapan, dans de belles montagnes, des forêts, col à 1957m, 32°C, on est bien. Kapan est une ville de bout du monde soviétique entre barres d’immeubles et monuments… Je pense voir l’hôtel où Raphaël et MC ont dormi 2 ans auparavant, la route est bordée de longues usines abandonnées, à l’aérodrome de Syunik, un drapeau russe flotte alors qu’on est le long de la frontière avec l’Azerbaïdjan, je n’ai pas tout compris. On est également à environ 50km de l’Iran (frontière commune de 35km de long). Nous sommes au point le plus éloigné de notre voyage. On tente, bêtement, la M2 qui remonte par le Nord Est, on se fait refouler à Karmraqar, car ce goudron passe par moments dans le pays voisin honni. Demi-tour. Pas de panneau pour prévenir, mais soyons honnêtes : il y en aurait eu un, on serait allés voir quand même.

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Donc, longue remontée sur Tatev, avec les camions à doubler et à croiser, parfois à contre sens dans les épingles. Impression bizarre, mais tout se passe bien… Heureusement, la région est magnifique. Je suis contente de trouver le Satani Gamourtch (Pont du Diable), malgré des descriptions assez fantaisistes du guide et autres sources. Mais il faut descendre le long de la falaise avec une corde pour espérer atteindre la super grotte. Des jeunes proposent très gentiment de nous aider, bien qu’on ne parle toujours pas russe, mais même M décline la proposition ! C’est dans un virage, (pas très précis, je vous l’accorde, vu le nombre de virages sur cette route) dans une zone à spots de tyroliennes, tous fermés, comme s’ils savaient qu’on ne serait pas clients ! Au carrefour H46/M2 à 6km de Goris, une station d’essence me fait penser au Far West et à une ancienne pub Toyota, Gus regarde les voitures passer, qui ne s’arrêtent jamais… Première borne pour voitures électriques, c’est fou ces contrastes, toujours !

https://www.youtube.com/watch?v=om_zILdh2GM

On reprend la M2 pour Sisian, le col de Vorotan, on croise un couple de Barcelonais en vélo, en route pour la Chine, sauf qu’ils ne savaient pas par où ils pourraient passer, les frontières sont assez fermées dans le coin… La petite route pour Herher nous permet un bivouac tranquille au-dessus du lac de barrage, 1501m. A Karmarashen, le goudron de cette route secondaire s’interrompt, le village est à l’abandon, trous et ornières pour grimper à 2253m, un camp de nomades spécialisés dans le recyclage des carcasses de voitures.

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On est sur la H43, toujours surprenant de constater la différence entre la légende de la carte et la réalité. 12km de piste, on ne croise qu’un véhicule, sans doute un itinéraire à éviter par temps de pluie, vu les flaques franchies, mais qu’est-ce que c’est beau ! On rejoint le torrent Yeghegis, des orgues de basalte en veux-tu en voilà, l’hôtel Arevi construit avec des containers, puis, vers le Yeghegis River House Bar, on déniche le cimetière juif, découvert en 1997, celui qui a permis de dater l’existence d’une communauté juive en Arménie au XIII° siècle, les tombes sont un mélange de traditions juives et arméniennes.

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Prochaine étape sans grand intérêt, le caravansérail de Sélim, mais les paysages sont grandioses, l’Arménie est un petit pays avec un horizon immense, c’est extraordinaire. Le col de Sélim est à 2425m d’altitude. Quelques courses à Martuni, dans un « vrai » magasin, ça me change. Encore une ville improbable, entre soviétique et je ne sais quoi, alors qu’elle est située au bord de l’immense lac de Sevan (1400km2), aucun développement du tourisme. On essaie la rive Est, demi-tour rapidement, rien d’intéressant à nos yeux, que des restes industrieux soviétiques.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_Sevan

Vu ce que j’avais lu à droite à gauche sur les possibilités de bivouac autour de ce lac, je me mettais en condition pour un endroit pourri, sale, moche, mais c’était sans compter sur mon dénicheur de coins et son OZI ! Une longue piste à talus central et étroite, tous ne pourront pas l’emprunter, débouche sur le lac et une belle esplanade herbeuse. Excepté une lointaine baraque de pêcheur, RIEN. Magique, une fois les 2 serpents disparus ! Inespéré ! Et propre, je n’en dirai pas autant du lac lui-même. La soirée est orageuse, les éclairs illuminent les reliefs en direction du Col de Selim, mais la pluie ne vient pas nous déranger. Au fait, on est à 1911m.

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Nous arrivons à Noratus avec le soleil, la visite du nouveau cimetière est instructive, de nombreuses tombes d’hommes décédés durant la guerre de 2020, puis l’ancien cimetière réputé pour ses khachkars, ces pierres dressées et sculptées que l’on peut admirer autour de chaque monastère.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Khatchkar

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Le monastère de Hayravank est perché au-dessus du lac, c’est vraiment joli. Et encore une belle surprise, juste en-dessous, je trouve la Résidence pour Ecrivains que j’avais repérée durant mes longues recherches sur le brutalisme et restes soviétiques. Une sorte de rondelle construite à flanc de colline dans les années 30. Génial !

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Comme conseillé, on monte au Lac Parz, parking à 500 drams (1.20€), et plus si vous espérez y dormir. C’est un petit parc d’attraction, aucun intérêt, vraiment. La route est très bonne, heureusement, mais ça ne vaut pas le détour.

Après Dijijan, sur la route du monastère de Haghartsin, un truc soviétique me nargue, M l’identifie comme un reste de téléphérique. Les Soviétiques aimaient bien les téléphériques, on en a vu plusieurs, complètement abandonnés évidemment. Le monastère vient d’essuyer (comme nous) un orage assez fort, tout est détrempé. Il a été rénové par l’Emir de Sharjah et fait donc très neuf.

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Direction Vanadzor, au Nord de Yerevan, 25km de route dans une jolie vallée, un chemin empierré (c’est rassurant) nous offre un grand choix de spots pour la nuit, très calme ! Le matin, le chien habituel pleure en nous voyant partir.

A Vanadzor, entraînement de boxe devant le Monument de la Victoire - Anton Qochinyan, 1° secrétaire du PC d’Arménie de 1966 à 1974.

Au bord de la route, une cérémonie en l’honneur d’Alexandre Pouchkine, costumes traditionnels, discours en russe, on réalise que le col de Puskin porte son nom ainsi que le village de Pushkin. Quand je vous dis que l'orthographe des noms est aléatoire...

Donc, Stepanavan, la gorge de la Dzoragat et la forteresse de Lori Berd, on se contente de la vue. « Rurex » (urbex rural !) à Aygehat. Passage au monastère d’Horomayri et le guide nous indique gentiment le monastère ruiné, niché dans la falaise en-dessous. 

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Visite de la basilique d’Odzun en compagnie du prêtre qui nous montre des sculptures, des croix du IV° siècle. Elle ressemble beaucoup aux églises arméniennes de Turquie et son jardin est agréable.

La route de Sanahin est en travaux, comme de nombreuses routes. Arrêt au musée Mikoyan, fermé (définitivement ?) mais on peut admirer le 1° MIG21 (créé par les frères Mikoyan), et hop, énorme pluie. On se pose le long d’un torrent sur une dalle de kiosque à picnic abandonné. Au bout d’une heure, j’entends un bruit différent : le torrent a gonflé, il est boueux, il faut dire qu’il pleut vraiment. Je guette, le niveau de l’eau continue à monter, on retourne se poser au bord de la route, prêts à filer si besoin. Finalement, on a réussi à dormir mais c’est une bonne leçon.

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Le monastère de Sanahin est différent des précédents. On traverse à nouveau Alaverdi et sa zone de bâtiments soviétiques par la route qui n’est qu’un terrible chantier, des trous d’1m50 au milieu, de la boue, la vie n’est pas facile pour les gens qui vivent là. On longe une usine immense et abandonnée, j’aperçois le pont de la Reine Tamar. On poursuit vers le monastère d’Akhtala et ses belles fresques, accès toujours aussi soviétique, ruine de téléphérique et autres usines.

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La vallée de la Debed est superbe, le fleuve est marron et déborde, il a vraiment beaucoup plu. On ne trouve pas le mémorial de Kokhb, juste un petit monument, dommage. La frontière géorgienne arrive, par Sadakhlo. Les formalités se passent très vite, y compris pour l’assurance à reprendre (30 lari) et internet un peu plus loin.

En Arménie, on a croisé beaucoup de fleuristes, de pharmacies et de car wash. Beaucoup de statues et de monuments de type brutaliste pour rester polie. Les gens ont souvent les yeux bleus. J’ai appris à faire des photos au milieu des fils électriques, des panneaux en tout genre, c’est comme ça qu’on voit le pays…

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Un clin d'oeil à notre fils, adepte de vélo longue distance et qui utilise donc parfois les abribus pour dormir !

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GEORGIE – 1595km – 7 nuits

On avait décidé de ne plus chercher de monastère, on change d’avis au vu de la réputation du site de David Garedja qu’on veut atteindre par le Sud. On n’aurait pas dû… Traversée démoralisante d’une vaste zone industrielle au milieu de surpâturage, c’est moche, glauque, triste… Pour bien faire, la pluie diluvienne reprend, c’est vraiment dantesque. Une sculpture, vers Gadarbani, se dresse comme un avertissement que l’on ignore superbement.

En fait, cette statue est à l’entrée de Pobeda, ce qui signifie la victoire.

Pobeda (‘Victory’ in Russian) is a settlement located 30 kilometres from Tbilisi, near the town of Gardabani. Soviet spy village of the elderly. In Soviet times, this place was a restricted area, which meant that it could only be accessed with special passes. There were two important secret military facilities here: one of them subordinate to the intelligence department (GRU), and the second to the State Security Committee (KGB). There were about 600 people living in Pobeda during Communist rule. These people were made up of Russian military and intelligence officers and their families, all who worked at these secret sites. The Russians left these places as soon as the Soviet Union collapsed.

“Even if relatives wanted to visit us, they had to be issued with special passes in advance. When they did come they envied us – how good everything was here,” recalls Natela Chkheidze, an elderly village local who remained here with her sick husband. Her husband served as a military man, then retrained as an engineer and stayed in Pobeda. Natela Chkheidze remembers that in Soviet times Pobeda looked beautiful with its renovated houses and well-kept yards. The village had their own store and club.

Today, the large area full of half-empty houses is home to about twenty families. There is no public transport that can be used to reach Gardabani, and the road is badly damaged. The village, consisting of two-story buildings, looks more like a set for a gloomy film: shabby walls, broken windows and unhinged doors.

The most striking feature is the absence of children, as if their voices have never been heard around here. There aren’t even traces of any children, no clothes drying on clotheslines, not even a broken, discarded useless toy. Locals say that those who had even the slightest of opportunities to leave had gone. No one wants to stay in Pobeda.

https://jam-news.net/pobeda-soviet-spy-village-of-the-elderly-video/

La route se dégrade, c’est peu de le dire et elle est de plus en plus recouverte par la pluie, les « champs » autour sont sous l’eau, mais on est têtus. Pour finir par perdre la « route » tellement il pleut et s’embourber à flanc de colline, ça glisse... Au milieu de rien, juste une caserne qui semble abandonnée. Heureusement, un 4x4 local accepte de nous tirer de là. On a eu de la chance car on n’a croisé personne d’autre. On retourne donc vers une portion de vraie route à Jandari, une entrée de camp militaire nous semble abandonné. On se pose devant le portail et finalement, le paysan de la ferme au loin vient nous ouvrir pour qu’on soit mieux installés ! En fait, il a une petite maison au fond du terrain, avec un verger (je suis invitée à aller me servir en abricots), un petit coin de paradis mais il n’y habite pas. On dîne au soleil face au lac Dzandar, au bout du chemin c’est l’Azerbaïdjan, autant dire qu’on n’a pas été dérangés par la circulation.

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Il y a beaucoup d’eau partout. Retour à la « civilisation » ; par curiosité, on visite un centre commercial Carrefour, quel contraste. On traverse Rustavi, grande ville assez moderne, larges avenues, barres d’immeubles soviétiques, commerces, animation. Direction le Parc National de Lagodekhi au Nord-Est de la Géorgie, en direction de la Russie. La route est bonne, grande plaine mais les abords sont toujours très boueux. Un joli détour dans les collines pour visiter la ville médiévale de Sighnaghi, n’hésitez pas à y aller, c’est tout à fait charmant. Y compris les tags « Fuck Russia ». Nous n'avons pas cherché la sculpture du médecin sur son âne, si vous la trouvez ?

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Retour dans la plaine, on double 6km puis 5km de camions stoppés au bord de la route qui mène à la frontière russe, de nombreux arbres cassés, des branches jonchent la route, il s’est passé quelque chose visiblement. A l’Office du Tourisme, un trou dans le toit du bâtiment, ok, il y a eu une grosse tempête, celle qui nous a coûté la visite de David Garedja. Finalement, on a eu beaucoup de chance. Un Ranger nous explique que, oui, il y a eu une tempête totalement imprévue, qui a mis à terre beaucoup d’arbres, y compris un sur le toit de la maison des Rangers… Ils ne savent pas si le parc pourra être remis en état avant plusieurs années. Heureusement, le restaurant fonctionne, on déguste des kinkhalis (gros raviolis comme des pierogis polonais) délicieux. Je découvre peu après que le site « Catnat » qui recense les Catastrophes Naturelles dans le monde, parle de cette tempête ravageuse. C’est pour dire que ce n’était pas de la rigolade…

Promenade le matin jusqu’à un torrent dans l’enceinte du parc, avec enregistrement et promesse auprès du Ranger de ne pas aller plus loin, ça nous va ! Il faut escalader, contourner, se faufiler dans des amas de branchages tout au long du sentier et la traversée du torrent ne nous semble de toute façon pas possible, il est très haut et il y a énormément de courant.

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie

On reprend la route, parallèle à la frontière au pied des montagnes du Grand Caucase, l’immense plaine que l’on traverse pour retourner vers Tbilissi est sans doute attrayante pour ceux qui aiment le vin. Sinon, bof. On a renoncé à pousser jusqu’au Parc de Dedoplis Tskaro compte tenu de la météo, du nombre de km et du fait que le Trafic n’est malheureusement pas vraiment 4x4. Je crois qu’on a bien fait. A Kvareli, je suis contente de trouver « mon » bâtiment futuriste posé à côté de la forteresse très refaite, puis on va se poser sur le parking du lac Ilia, rejoints par les 2 CC allemands qui étaient nos voisins au Parc de Lagodekhi. Vérification faite, c’est du P4N, ceci explique cela. Si ça vous intéresse, l’hôtel Botoni, 4*, est très kitsch et semblait bien calme.

Les gardes du monastère Nekresi sont peu amènes, on laisse tomber, un coup d’œil à celui de Gremi, puis Ikalto. On déjeune à Akhmeta sur un terrain de foot devant une usine, le tout abandonné comme il se doit. Heureusement, une route magnifique (la 43) entre cette ville et Tianeti, nous fait traverser de beaux plateaux sauvages, un col à 1160m, une belle rivière. Monument aux 300 Aragviens et la bataille de Krtsanissi, à Zhinvali. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Krtsanissi

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On ne rate pas la route militaire, on est d’accord là-dessus. Pourquoi s’attendait-on à une route/piste sauvage, isolée, peu fréquentée ? Mystères de l’imaginaire… Pas de militaires mais des Russes et des camions comme s’il en pleuvait ! D'ailleurs, il pleut. Et puis des vaches, comme un peu partout. On rattrape cette route au lac de Zinvalis qui doit être magnifique lorsque le soleil le pare de couleurs turquoise, là, c’est plutôt gris et encore une usine à selfies, c’est la direction de la frontière russe. La forteresse et l’église d’Ananuri sont fièrement posées au bord du lac, le site est en train de devenir très touristique. A Psanauri, on s’engage dans une vallée en cul-de-sac. Etroite et peu habitée, on trouve quand même un petit coin pas trop près du torrent très agité. Le paysan semble très content de savoir qu’on va dormir là. La pluie nous a retrouvés, ça vous surprend ?

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Retour à la route, toujours aussi encombrée de camions de nationalités exotiques pour nous Européens de l’Ouest (Rus, AZ, KZ, BY, OUZ, etc). Tout ce beau monde traverse la station de ski de Gudauri, assez glauque sous la pluie, peut-être qu’avec neige et soleil ça a du charme ? Ouf, on arrive au monument n°1 de ma liste d’incontournables, j’ai nommé le Monument à l’Amitié Russo-Géorgienne de 1983. Il fait 10°C, il pleuvine, mais on se met en crop top pour faire le selfie qui va bien. Quand je dis « on », ce n’est ni M ni moi ! La vue est un peu gâchée par le brouillard, le site commence à être bien exploité avec ses boutiques, ses restos halals. Col de la Croix à 2390m, neige tout près. Longue file de camions stockés au bord de la route, la frontière doit être régulée. On se demande comment les chauffeurs savent qu’ils doivent s’arrêter, où et quand ils peuvent repartir ? ?

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Détour pour les têtes de Sno, là aussi, un peu surfait, et encore, on n’a pas payé, contrairement à ce que j’ai pu lire par ailleurs. On s’enfonce un peu dans cette belle vallée loin de la cohue vers Karkucha. Allez, on continue vers Stepantsminda, la route est très bonne jusqu’au monastère perché, grand parking, la foule, c’est vrai que la vue est super belle, sur les montagnes environnantes. Le Mont Kazbek nous surplombe à 5047m, ça vous donne une idée ! On voulait s’approcher de la frontière, au vu de l’étroitesse de la route et du peu de largeur restante à côté de la file ininterrompue de camions garés, on fait vite demi-tour. On n’apercevra pas la Russie par ici, c’est comme ça. Evitez de faire vos courses à Stepantsminda, c’est très cher. Je réalise qu’on est dimanche, le lendemain, c’est le 12 juin, fête nationale russe. Ceci doit sans doute expliquer la forte affluence.

Extrait d’un article de journal :

Plus de 1,1 million de Russes ont visité la Géorgie en 2022, contre 200.000 l'année précédente. Un chiffre qui devrait encore augmenter cette année, grâce au rétablissement des vols directs. D'autres y ont fui la conscription. Cependant, dans un sondage réalisé en mars 2023, seul un quart de la population géorgienne disait «tolérer» les touristes russes en raison de l'argent qu'ils apportent. Les tensions restent toutefois vives à cause de la guerre en Ukraine, mais aussi et surtout du soutien russe ininterrompu aux régions géorgiennes séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud et de l'intervention militaire directe de la Russie en 2008 qui a laissé un fort sentiment antirusse dans le pays.

A partir de là, on commence le retour vers l’Ouest. On a fait 6339km depuis le départ (12475 en tout).

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Encore plus de 5km de camions posés en direction de la frontière avant Kobi, jusqu’à la base vie des Chinois en charge de la construction d'un gigantesque tunnel de 9km. Ca représente 5 à 600 camions ? Et ils continuent de s’entasser… On essaie la piste pour Abano. Sous la pluie, dévastée par les camions du chantier, on jette l’éponge dans les flaques, on sature. Arrêt à la zone de travertin jaune, là encore, les vendeurs, les bus… On aperçoit un énorme troupeau de moutons et les habitats des nomades près de la neige. Sentence de Mao Tsé M : les moutons, c’est comme les touristes…

On fuit jusqu’à Zhinveli, bivouac tranquille, nuit calme, jusqu’à ce que les chiens qui avaient élu domicile sous le fourgon se réveillent en oubliant qu’il n’a pas une grande garde au sol…

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Cette fois, on va à Tbilissi, M a repéré une laverie automatique, ça le motive pour affronter la ville ! On y bavarde avec un Allemand qui rentre d’Arabie Saoudite, destination très tendance visiblement. On fait un tour en ville, en fait, 2h d’embouteillages pour la traverser, on va voir juste le Pont de la Paix en forme d’oméga, moderne et très réussi, même s’il est critiqué, bien entendu. Et on repart avec une bonne odeur de lessive dans le fourgon, ça sèche bien ! J'ai pu apercevoir quelques bâtiments réputés, ainsi que des lieux à explorer en Urbex, mais je suis la seule à être motivée !

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On pointe vers l’Ouest et Gori. La région semble assez pauvre et rurale, pas loin de l’Ossétie du Sud, même pas de ruines soviétiques, du coup, ça paraît plus propre. Je visite le site troglodytique d’Ouplistsikhe, pas trop le vertige, je suis fière de moi ! La région est bien inondée... Un beau coin dans les champs en face de la falaise et on peut apercevoir les éclairages nocturnes du site.

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A Gori, on va au musée, ode à ce cher Joseph (Staline). Oui, c’est la ville où il est né, il y a son wagon et surtout, sa maison natale, mise sous cloche - mausolée, c’est un peu hallucinant. Le musée, riche en photos, retrace l’histoire de Staline et donc du monde moderne. En face, un graffiti pour la paix me paraît assez ironique. 

 

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On trouve la forteresse, la statue de Lomtchabuki (facile !) et le mémorial à la guerre de 2008 (beaucoup moins facile), la guerre d’Ossétie du Sud, de grandes statues d’hommes blessés, ce site ne semble pas mis en valeur.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_russo-g%C3%A9orgienne_de_2008

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Un bout d’autoroute, oui, ça existe, jusqu’à Kareli où l’on passe sur la rive Sud de la Kura pour rallier l’église de Tsromi qui n’a aucun intérêt mais nous aura permis de découvrir celle de Samtsevrisi, une vraie pépite avec son intérieur entièrement peint (2008 je crois) et son coquet jardin. Vraiment, elle vaut le détour. La route 130 est jolie, dans une campagne tranquille, le long du Petit Caucase, des villages étirés le long de la route, mais tout est boueux, gorgé d’eau. Borjomi nous laisse un mauvais souvenir : un PV de 50 lari (17€) pour défaut de clignotant, à payer de suite à un automate, difficile à comprendre sans aide ! Quand on voit comment les gens conduisent, dans quel état est le parc automobile, c’est vraiment rageant. Il paraît que les pires conducteurs de l’Europe sont les Roumains, personnellement je considère que c’est du pipi de chat à côté des Arméniens et des Géorgiens.

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A 16h15, on s’engage sur la route qui va nous mener à la frontière turque. La station de ski Bakuriani (1700m) est très vide en ce moment, la pluie nous assaille violemment. On est arrêtés au col de Zkhrats Karo (2460m) pour un contrôle de passeports qui dure 15 minutes, je n’ai même pas le droit de faire une photo du paysage bien vide, il fait 10°C, la « route » 20 est une piste, défoncée par la pluie. L’eau dévale partout, on n’est vraiment pas sûrs de pouvoir la finir, il n’y a personne. Ouf, on arrive à redescendre jusqu’à Gado. A 20h, on retrouve le goudron. Un bivouac ? Pas simple lorsque la route, le village, les champs sont inondés. Finalement, un coin empierré fera l’affaire. Je ramasse de la neige dans l’herbe et la pluie, qui avait cessé, reprend sa musique. On aura mis plus de 4h pour parcourir la quarantaine de kms de cette route dite secondaire sur ma carte… On croise notre trace de l’aller à Akhalkalaki (vous suivez ?) et on passe la frontière en 45 minutes à Aktas, route défoncée, plus de 6km de camions attendent, c’est toujours impressionnant, mais très calme, les chauffeurs sont visiblement habitués.

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TURQUIE – 3157km – 10 nuits

Nous revoici en Turquie, on change d’heure et de monde. On évite le Sud dévasté par le séisme de février 2023, on va donc passer plutôt au centre. On longe le lac de Cildir, par une jolie piste ensoleillée, ça fait du bien. On est sur nos traces de 2013. Le goudron devient un 4 voies et nous dépose à Kars que l’on peine à reconnaître. Mes souvenirs de ville noire et pauvre sont balayés par la mise en valeur des monuments. Nouvelle mosquée, bâtiments d’époque russe en cours de restauration, la population aurait doublé en 10 ans.

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On se régale avec la D965 qui traverse des paysages colorés, genre Far West américain, magnifique. Après Kagizman, nous revoilà sur nos traces, enfin, par moments, parce que la nouvelle route prend des libertés avec l’ancienne piste.  Quel chantier ce dut être ! A 17h15, on est sauvés : on trouve de l’eau !!! il nous restait 2l en tout et pour tout. C’est la seule fois où on a eu du mal à remplir nos braves petits jerrycans de 5l, si pratiques ! On est à 2417m, pneus neige recommandés en hiver, bivouac à 2081m. La D965 nous amène en plaine, 15km tout droit, c’est rare, entre les sommets enneigés. Agri est dans le Kurdistan turc, on voit donc des blindés en chicane et des militaires… Le strato-volcan Süphan Dagi nous domine du haut de ses 4434m, c’est beau. Avant le lac de Van, on bifurque vers Aygir Gölü, joli petit lac de cratère, c’est calme, il fait beau, lessive respectueuse et écolo…

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Puis, la route nous emmène à la découverte d’Ahlat, où nous n’étions jamais allés. Tout d’abord, le tombeau Bayindir Kumbeti puis ce célèbre cimetière seldjoukide avec ses stèles en tuf volcanique gris ou rouge, ornées d’arabesques et d’écritures coufiques. Tout le monde sait ce que c’est ! Ces stèles ressemblent étrangement aux khatchkars arméniens.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kufi

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On n’était pas certains d’y retourner, par crainte de gâcher nos jolis souvenirs, mais bon, finalement on y va, par le Nord, piste qui grimpe jusqu’à 2445m. Heureusement, c’est sec… Nous voilà arrivés au Nemrut Dagi, cette magnifique caldeira qui est maintenant très connue des voyageurs. Je m’attendais à pléthore de 4x4 et CC, nous étions seuls. Magnifique bivouac au-dessus du lac principal, à 2300m, des crottes mais pas de visite de l’ours. Ce n’est pas plus mal ! Au matin, on se promène dans ce somptueux site, on déniche un vieux Ford Transit allemand, ils nous montrent leur poêle à bois, eux aussi rentrent d’Arabie Saoudite, Oman, Irak.

Pour donner une idée de la taille de ce lieu enchanteur, en se promenant dans cette caldeira, on a fait 26km depuis notre bivouac tout au Nord.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nemrut_(volcan)

 Ce site naturel est maintenant aménagé pour le tourisme, il y a une vraie route qui y amène, on croise 6 navettes pour touristes, la piste de ski existe (8.5km pour un dénivelé de 524m). En 2013, on avait cru que les panneaux publicitaires étaient une blague, mais non, elle a été construite…

On poursuit notre route, sous un beau soleil, chicanes et contrôles militaires où on nous fait signe de ne pas nous arrêter. Les paysages vallonnés sont très agréables. Sur la D300 entre Bingöl et Elazig, mémorial pour les 33 civils non armés tués lors d’un attentat kurde le 24 mai 1993.

https://en.wikipedia.org/wiki/May_24,_1993,_PKK_attack

https://www.aa.com.tr/tr/pg/foto-galeri/-bingolde-pkkli-teroristlerce-sehit-edilen-sivil-ve-silahsiz-33-asker-anildi/2

De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie
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En direction d’Elazig, on longe la lac Keban Baraji, enchâssé dans ses montagnes, la forteresse de Harput est visiblement touristique. On poursuit sur une petite route de montagne, dixit le chef OZI, dans la vraie vie, c’est un 4 voies, pas encore fini mais on roule dessus quand même. Juste pour dire, j’ai racheté une carte 2023 de la Turquie, cette route n’y figure pas. Michelin n’arrive pas à suivre ! On contourne Malatya, qui produit 85% des abricots secs exportés dans le monde. Ils sont d’ailleurs délicieux, n’hésitez pas à vous arrêter chez les vendeurs du bord de route ! La route passe par « l’oasis cachée de Dendere », vantée par le Lonely Planet, bon, il ne faut définitivement pas croire les guides touristiques. A Karadayi, caravansérail Karatay Hani, on approche de Kayseri, un chemin de champ tranquille. Au matin, l’exploitant vient gentiment nous prévenir que son équipe arrive pour installer des km de tuyaux d’irrigation, enfin, c’est ce qu’on comprend après coup ! Ok, on roule !

Kayseri : citadelle réaménagée en 2019, autant dire qu’on ne reconnaît pas mais on se promène dans la ville commerçante et son souk, qui s’éveille tranquillement. Emerveillement (ironique) devant les vitrines de robes de mariées et autres accessoires, achat de pastrami et de suçuk, les spécialités locales délicieuses, on recommande. Enfin, le pastrami parce que le suçuk (saucisse) on n’a pas eu le temps de tester, vous saurez pourquoi plus loin. Kayseri est une ville immense, très moderne (1.4M d’habitants), un 10 voies quasiment vide, c’est vraiment surprenant, toujours.

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Ceci nous amène en Cappadoce. Encore un endroit qu’on ne devait pas revoir, prévenus des changements d’infrastructure. Finalement, on fait le détour. On n’a pas été déçus ! Aucune envie d’aller se promener à pied, en quad, en chameau, à cheval, en 4x4 super équipé… pourtant, il y a le choix, l’offre est pléthorique… c’est la ruine du site et la richesse de la région.

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Aksaray (300 000 habitants) est une ville étudiante sympathique, animée et jeune, des cafés modernes où les femmes ont droit de cité, un minaret penché de 27°, Egri Minare. Puis démarre l’immense steppe qui mène à Konya, redoutée par tous parce que c’est long et monotone, mais on peut admirer le volcan éteint Hasan Dagi, 3268m. Je voulais revoir le Tüz Gölü, on renonce : il a beaucoup reculé depuis notre passage en 2000, trop de km pour y accéder. Et c’est largement compensé par le caravansérail de Kervansaray, restauré intelligemment. On a la chance de rencontrer l’ancien maire de la ville ; il nous explique qu’il utilise ce bel espace pour exposer ses tapis anatoliens. A droite, des anciens tapis qui peuvent avoir plus de 300 ans et à gauche, des tapis modernes. A ma question, il répond que la Turquie a très bien géré le Covid, bien mieux que l’Italie ou les USA, car le pays a été doté d’un bon réseau d’hôpitaux publics depuis 10 ans. Et c’est exact, nous les avons remarqués. Dans chaque ville, il y a un hôpital tout neuf et très souvent, une université (si possible, bien à l’écart…). Cette rencontre et ce lieu furent une belle surprise, comme les voyages peuvent en réserver !

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Entre Aksaray et Karapinar, on erre dans des chemins de champs autour d’une énorme usine chinoise gardé par un homme armé et pas ravi de notre passage. On suppose que c’est une usine de pompage pour irriguer la plaine couverte de blé ? en fait, ce sont des dépôts de gaz. Ensuite, la 42-42 longe une usine de panneaux solaires pendant environ 8 kms. Tout est démesuré.

Enfin, depuis le temps que je voulais le voir, on arrive au Meke Gölü, petit lac de cratère avec de belles couleurs rouges. On ne peut plus y descendre, on en fait le tour en débusquant des lièvres, puis on va à l’Aci Gölü, autre lac de cratère, on savoure le calme et le silence. Ensuite, direction Kücükoy pour le site de Catarhöyük, premier village au monde, très intéressant et presque personne (merci Raphaël). Une zone reconstituée très intéressante et une zone en cours de fouilles.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%87atal_H%C3%B6y%C3%BCk

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A Gökyurt (=Lystra = Kilistra), on peine à trouver le site de l’église style Cappadoce, après avoir erré dans le village et ses ruelles étroites ! Une église qui a été fréquentée par St Paul et par Benoît XVI mais aucun panneau indicateur dans ce coin surnommé la Petite Cappadoce. La route pour Beysehir traverse une jolie région vallonnée et cultivée. 

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Visite de la mosquée Esrefoglu à Beysehir et son magnifique intérieur en bois peint, puis déjeuner au bord du lac : que c’est sale… A Yeniçarbademli, le chemin prévu butte dans un barrage en construction, des VTTistes nous indiquent par où le chemin se poursuit et oui, on peut l’emprunter, ce fut une belle balade dans la montagne, neige au loin sur le Dedegül à 2992m, col Vali Cemesi à 1828m.

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A Aksu, un aller-retour pour le pont romain devant la grotte de Zindan, je ne reconnais pas tellement le lieu a changé ! Par contre, le centre d’Egirdir est toujours charmant, ambiance vacances au bord de cet immense lac. On retrouve avec étonnement la Charly’s Pension où nous avions dormi en 2013.

Isparta est une ville moderne, animée, jeune. C’est la ville de l’huile de roses, ils n’ont pas peur du kitsch ! Le début de la piste pour Sagalassos a beaucoup changé mais redevient vite comme avant, une piste parfois ravinée dans les montagnes et les forêts. Un beau coucher de soleil en prime, on n’en a pas eu beaucoup ! Itinéraire connu par les sportifs, des VTTistes puis des joggeuses. Encore un signe de l’évolution de la Turquie. On est dans le Tabiat Parki, un col à 1735m avec vue splendide, on fera 8km en 35minutes : ce n’est pas encore un 4 voies, heureusement. Le charme de surplomber le site de Sagalassos ne serait pas le même… Aglasun n’a pas changé, toujours aussi paisible, autour de sa grande place arborée, par contre, un nouvel hôtel dans la montée.

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Sagalassos nous a encore enchantés, en compagnie de 20 personnes max, ce qui est déjà beaucoup par rapport aux visites précédentes. Maintenant, le site est aménagé avec des cheminements en bois. Sagalassos nous plaît toujours autant, à tel point que M accepte de m’emmener au musée de Burdur afin d’admirer les vraies sculptures. Celles sur le site sont des répliques, superbement réalisées. Au moment où on renonçait à trouver ce musée, ouf, il apparaît sur notre route, quelle chance ! Un musée sobre où les objets sont parfaitement mis en valeur, je recommande vivement pour une entrée à 80 LT (2.70€…).

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Sagalassos nous plaît toujours autant, à tel point que M accepte de m’emmener au musée de Burdur afin d’admirer les vraies sculptures. Celles sur le site sont des répliques, superbement réalisées. Au moment où on renonçait à trouver ce musée, ouf, il apparaît sur notre route, quelle chance ! Un musée sobre où les objets sont parfaitement mis en valeur, je recommande vivement pour une entrée à 80 LT (2.70€…).

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De la France à l'Arménie en passant par l'Italie, la Grèce, la Turquie et la Géorgie

A Civril, direction Ulubey Canyon près d’Usak, après un bivouac tranquille mais sale ; dire qu’il y a des discussions infinies (sur les forums) sur comment ne pas salir la nature avec nos cacas… La meute de chiens ne nous a pas attaqués, ouf ! On passe voir le Cilandras Köprösü (pont), le site est en totale transformation pour le tourisme. Ce devait être le jour de l’inauguration des nouvelles infrastructures car il y a un attroupement de jandarma, d’hommes en costumes et de belles voitures. Nous n’étions sans doute pas assez bien habillés pour y être conviés, on les a retrouvés au site archéologique suivant !

Le pont de Cilandras est en réalité un ancien aqueduc, édifié aux environs de 500 avant J.C. (période phrygienne). Une petite usine hydro-électrique date des années 60 et permit à ce village d’être le 1° de Turquie à être autonome en énergie.

Ulübey Canyon, merci Bibouille pour l’info. Site quasiment désert, la vue depuis la plateforme au-dessus du peut-être 2° plus grand canyon du monde me met mal à l’aise : c’est haut et on voit au travers… Ne pas oublier d’enfiler les chaussons pour ne pas trop rayer le sol vitré ! Ce canyon de 45km de long, 100m de large et 170m de profondeur, a été formé par la rivière Menderes, celle qu’on appelle Méandre.

 

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Puis direction le site gréco-romain de Blonduos (Blaundus) à 42km de route / piste au sud d’Usak. Cette cité a été fondée par Alexandre le Grand (356 – 323 avant J.C.). Un beau site sauvage, peu fouillé, installé au-dessus d’un méandre. Il va certainement être exploré car il y a des constructions neuves, sans doute pour les équipes de fouilles. Le cortège de notables arrive en grande pompe, heureusement au moment où nous repartons. 

Après cet intermède, fort agréable, de petites routes, le retour vers l’Ouest reprend avec ses km de 4 voies vides. Un arrêt sous les pins à térébenthine, des carrières de marbre (exploitées par des Chinois), des petits lopins cultivés dans cette région de collines assez agréable.

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A Canakkale, on opte pour le feribot, attention, le paiement se fait en cash uniquement : 170 LT (5.70€) je ne sais pas combien coûte le nouveau pont que nous verrons plus tard. On a déjà arpenté cette péninsule des Dardanelles, on tenait à y retourner pour conjurer le sort de notre passage mouvementé en 2013, M ayant voulu tester la mode d’embrasser un arbre... Les divers mausolées turcs, cimetières français, ANZAC et autres sont toujours aussi impressionnants et émouvants. Bonus avec un bivouac parfait (excepté les mouches qui mordent) sur un chemin qui surplombe la mer, super coucher de soleil, aucun passage. A Gelibolu, découverte du nouveau pont, immense réalisation, forte de nombreux symboles.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_du_d%C3%A9troit_des_Dardanelles

Nous n’aurons croisé AUCUN véhicule étranger, aucun CC, étonnant

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A Gelibolu, découverte du nouveau pont, immense réalisation, forte de nombreux symboles.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_du_d%C3%A9troit_des_Dardanelles

Nous n’aurons croisé AUCUN véhicule étranger, aucun CC, étonnant.

 

Nous poursuivons vers l’Ouest, la frontière d’Ipsala, que nous avons franchie plusieurs fois, y compris à l’époque où le no man’s land était gardé par des miradors armés. Mais auparavant, il est important de s’arrêter déjeuner à l’ombre. Vous avez noté que je ne me plains plus de la pluie ? Un chemin part vers un bosquet ombragé, sauf qu’une portion boueuse happe le fourgon, impossible d’en sortir seuls. A 1km environ, un couple travaille dans un champ avec un tracteur et nous voilà partis tous les 4 perchés sur l’antique mais vaillant véhicule, qui arrive à nous sortir de là, sans trop de mal. En remerciement, je leur offre la boîte de sucuk de Kayseri. Nous ne saurons jamais si c’était aussi bon que le pastrami !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Soudjouk

 

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A 14h, nous sommes bloqués sur la route du poste frontière, en compagnie de 7km de camions à droite et 7km de voitures à gauche. La file du milieu est réservée aux voitures de police qui patrouillent. Quelqu’un parle anglais et m’explique que l’attente est évaluée à 9h, que non, inutile de se dérouter vers Edirne, seul autre poste frontière routier avec la Grèce, parce que ce sera pareil. A 17h45, il fait 36°C. A 21h30, nous sortons de Turquie en tractant une camionnette moldave, en panne de batterie et pour laquelle notre booster n’a rien pu faire. Les militaires bloquent le pont – no man’s land sur la Maritsa (oui, celle de Sylvie Vartan) afin qu’on puisse traverser tranquillement au rythme effréné de 12km/h. A 22h45 on lâche nos potes moldaves au milieu des camions en Grèce. Nous aurons mis 8h45 pour entrer en Europe, le pronostic était bon. Et notre record est battu, nous avions mis, il y a fort longtemps, 8h pour passer de Jordanie en Egypte…

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GRECE – 3157km – 10 nuits

Notre premier bivouac en Grèce, trouvé nuitamment au bout d’une dizaine de km, n’est pas le plus bucolique, mais l’essentiel est de se poser. Environ 1h plus tard, les flics viennent vérifier à travers la moustiquaire que nous sommes en train de dormir. Are you sleeping ? Trying to… Il m’explique que nous sommes vraiment proches de la frontière, oui merci, je sais, et qu’il faut faire attention aux migrants. Ok. En conclusion : « feel safe » me dit-il ! J’avoue, on a laissé la porte ouverte et on a bien dormi malgré un peu de circulation.

Après Alexandropouli, petit déjeuner au-dessus d’une plage, d’abord déserte puis qui se remplit, on est dimanche, la côte ne ressemble plus du tout à ce qu’on a connu. Le tourisme, encore une fois, frappe fort. Anecdote du jour : à Komotini, on prend l’autoroute, un jeune dans sa guérite est payé (je suppose et j’espère) pour nous dire qu’elle est gratuite. OK. On passe comme en 2013 devant l’aqueduc de Kavala, ville balnéaire sympa.

Route le long de la côte, les parkings de plages sont sales et sans ombre, on passe même à une plage pour hommes nudistes très cordiaux. C’est bizarre, M n’a pas envie de rester ! Je me baigne à Ofrynio, on se pose en bout de village / station balnéaire. La région est envahie de Bulgares, ce n’est pas loin pour eux. Le Lion d’Amfipoli est toujours majestueusement posé à un carrefour ; il fait 5m30 de haut. A 50km de Thessalonique pause picnic au-dessus du lac Koroneia, à la sortie d’un village abandonné, il y a du linge qui sèche sur une seule maison, atmosphère bizarre. 54 habitants en 2011, certainement beaucoup moins maintenant… En plus, on retrouve les mouches qui mordent, allez on dégage. L’autoroute pour contourner cette grande ville qu’est Thessalonique ne nous coûte que 0.50€. A Veroia, on file tournicoter dans les montagnes, même si la route menace de s’effondrer parfois. Le pont du Pasha bien ruiné, nous donne envie d’en voir d’autres, prétexte à un itinéraire très sympa et parfois surprenant dans ces petites montagnes du Parc National de Pindos, vraiment magnifique. On choisit de ne pas revoir les Météores, l’inflation touristique doit être insupportable, vu que ce n’était déjà pas très sauvage la dernière fois…

Quelques jolis ponts, plus ou moins faciles à atteindre.

Pont Aziz Aga de 1727 par Trikomo, pont de Ziakas au bord de la route, c’est quand même pratique ! Chemin très pentu pour le pont Katsougianni, du coup, on ne poursuit pas vers le second.

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A Veroia, on file tournicoter dans les montagnes, même si la route menace de s’effondrer parfois. Le pont du Pasha bien ruiné, nous donne envie d’en voir d’autres, prétexte à un itinéraire très sympa et parfois surprenant dans ces petites montagnes du Parc National de Pindos, vraiment magnifique. On choisit de ne pas revoir les Météores, l’inflation touristique doit être insupportable, vu que ce n’était déjà pas très sauvage la dernière fois…

Quelques jolis ponts, plus ou moins faciles à atteindre.

Pont Aziz Aga de 1727 par Trikomo, pont de Ziakas au bord de la route, c’est quand même pratique ! Chemin très pentu pour le pont Katsougianni, du coup, on ne poursuit pas vers le second.

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Pour une fois, nous sommes parfaitement d’accord, le plus beau pont de la série sera celui de Portitsa, à l’entrée de sa gorge. Le cadre est fabuleux, nous y sommes seuls, la route (cul-de-sac) pour y descendre est bien goudronnée, heureusement car très pentue, même si au départ du village de Spileo, c’est un vague chemin étroit. Allez-y, ce pont vaut le détour, à 200km du ferry d’Igoumenitsa. Oui, c’est là notre destination ! On repart sur cette petite route à flanc de falaise, tortueuse à souhait, quel régal. Un col à 1528m, pont de Vovousa sur l’Aoo, jolie rivière. Le monastère Votsa au-dessus du torrent Zourika est planqué au bout d’une route fréquentée par les tortues, il n’y a personne. Un terre-plein juste au-dessus nous accueille, on est aux 1° loges pour admirer l’orage qui tourne en face mais nous épargne, la meute de chiens qui nous tourne autour aussi, et à la nuit, ce sont des insectes volants phosphorescents qui tournent, sans doute des lucioles ? Nous ? On a super bien dormi !

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Le pont de Goura nous fait signe, le chemin en descente est très raide, pas beaucoup de dégagements pour faire demi-tour facilement, on stoppe devant la boue et on finit à pied, dans la gadoue. On a bien fait de ne pas tenter le diable, parce que là, avant de trouver un tracteur… Le pont de Tsipiani a pitié de nous, il est sagement au bord de la route. En descendant sur Ioaninna et son lac, on trouve le Kamper’s Agas Stone Bridge à Miliotades. Oui, en Grèce, les ponts et autres sont indiqués en anglais, je croyais que la Grèce était un pays francophile. Pause déj devant une stèle française : Maison Thomas Le Caire 1922. Il semble que c’est un restaurant au Caire qui existe encore ! A 13h20, nous sommes au port d’Igoumenitsa, en 1/2h, on a les billets pour le soir même et l’enregistrement fait. On peut aller sereinement faire le plein de gazole, moins cher qu’en Italie, jeter un oeil à la célèbre plage où sont alignés les CC, entre les poubelles et les cafés.

Embarquement à 17h, le ferry avec cabine intérieure et le véhicule de moins de 2m de haut nous revient à 480€. On s’aperçoit qu’on ne connaît pas l’heure d’arrivée, on ne se moque pas s’il vous plaît. Une passagère nous indique 14h, en fait ce sera 11h !

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ITALIE – 2 nuits - 732km

Je dis toujours que je n’aime pas l’Italie car en général, on traverse les zones industrielles ou on se morfond sur les autoroutes embouteillées. M me fait découvrir un nouvel itinéraire, très agréable ! Nous voici donc partis vers Assise, ville de pierres et d’églises, de charmantes ruelles en pente. Pérouse (Perugia) est l’étape suivante, agréable également mais moins intime.

Il paraît que le bivouac est interdit en Italie depuis peu, nous allons donc au camping. De toute façon, cette région du centre (Ombrie) est très jolie, montagneuse mais TRES urbanisée. La notion de coin tranquille isolé est rayée de l’environnement. Donc camping sympa au bord du lac de Trasimeno. On passe en Toscane avec Arezzo, sa Plazza Grande aux écussons colorés et pentue, les plafonds peints de son Duomo. M me vante les mérites de Firenze (Florence) mais impossible de stationner sereinement : on va vite voir de loin le célèbre Ponte Vecchio sur l’Arno et on file. Autoroute parce que sinon, on a l’impression de faire du sur place. Vers Reggio Emilia, toujours pas de bivouac possible, on tente l’expérience de l’agriturismo pour CC. Très bonne pioche ! Je vous recommande « La Razza » pour 25€ l’emplacement avec électricité et sanitaires compris. Nous étions 7 sur 20 places, là encore, la langue de Goethe nous cerne !

https://www.larazza.it/

Autoroute puis le Mont Cenis, trajet classique.

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FRANCE – 2 nuits – 732km

Au lac / col du Mont Cenis, des alignements de CC et des motos partout me font fuir. J’ai eu raison, un bivouac tout à fait tranquille dans la descente côté français sur un chemin qui traverse des pistes de ski. A cette saison, pas un chat ni même un randonneur. Après Chambéry, la région du Bugey nous donne envie d’y revenir. Entre Tournus et Autun, coin tranquille le long d’une route forestière, itinéraire agréable, sans circulation et sans radars, le retour est moins pénible ainsi…

 

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Impossible de conclure, un voyage un peu fatigant car beaucoup de km, beaucoup de saleté même dans des endroits perdus, beaucoup de mauvais temps, pas de campings, mais nous sommes passés avant la canicule, avant les incendies, avant l’effondrement le 23 juillet d’un pont vers Patras, que nous avions emprunté. Le fourgon n’a jamais été fouillé aux frontières. Nous avons utilisé la CB à peu près partout, même pour de petits montants, le sans contact est très répandu.

La Turquie a énormément changé en 10 ans, les paysans ne vont plus travailler aux champs en carriole mais en tracteur ou en voiture. Les pistes sont transformées en 4 voies vides.  Il y a des caméras partout. J'ai trouvé pesantes l’ambiance électorale et ses affiches partout, la mise en avant de valeurs viriles, le culte de la guerre et de la force des Ottomans.

La Géorgie rêve de rentrer dans l’Europe et tente de se développer comme elle peut, l’Arménie m’a semblée très pauvre et endormie dans ses regrets de l’URSS…  Dans ces 2 pays, j’ai été frappée par la pauvreté, l’abandon des villages, le manque d’entretien partout, à mettre en opposition avec l’attitude (fataliste ?) des hommes, assis, désoeuvrés, alors que tant de choses pourraient être faites pour améliorer leur environnement et leur vie.

Mais que de paysages somptueux ! Heureusement car la plupart des monastères réputés ne nous ont pas franchement emballés. Le style de conduite des Géorgiens et des Arméniens est tout à fait particulier, il ne faut jamais relâcher son attention, d’autant que l’état des routes est généralement déplorable, ce qui participe de la fatigue accumulée ! Un seul exemple : à un carrefour, M met son clignotant pour tourner à droite, je l’arrête juste avant d’emboutir une voiture qui nous double par la droite sur le bas-côté. Et continue tout droit…

En ce qui me concerne, j’ai trouvé cette balade passionnante, les différences entre ces pays traversés (trop) rapidement posent question et partout, beaucoup de contrastes étonnants. Partout, des paysages grandioses, un bonheur !

BUDGET

Ferry aller : 1076€ + Ferry retour : 480€ + Péages autoroute : 360€ + Gazole : 953.93€ pour 870l

Total : 2870€ pour 12475km et 54 jours.

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